- il y a 6 semaines
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans les informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info.
00:13Tous les matins à 9h30 jusqu'à 9h30, on revient sur deux thèmes qui font l'actualité, France Info Radio et France Info TV, le canal 16 de la TNT.
00:24Bonjour Renaud Delis.
00:25Bonjour Agathe.
00:26Et ce matin, nous avons le plaisir d'accueillir Aurélie Herbemont, chef adjointe du service politique de France Info, bonjour.
00:31Bonjour.
00:32Et Fanny Guinochet, la chronique Éco, tous les matins 7h50 et l'invité Éco, les vendredis à 17h45.
00:40Bonjour Fanny.
00:41Bonjour.
00:42Et on commence avec notre premier débat, comment sortir du blocage ? Quel scénario pour l'après Bayrou ?
00:46Quel scénario ? Après la chute annoncée du gouvernement, ce sera cet après-midi.
00:50François Bayrou, on le sait, prononcera à 15h un discours de politique générale,
00:53mais il n'a, au regard des annonces des différentes forces politiques, aucune chance d'obtenir la confiance,
00:58puisque l'ensemble des oppositions, de gauche et d'extrême droite, ont annoncé qu'elles voteront contre,
01:03ce qui signifie que le rejet devrait atteindre au moins 330 voix, soit beaucoup plus que les 289 nécessaires pour obtenir une majorité,
01:12et peut-être même bien davantage, puisque le groupe LR laisse la liberté de vote à ses députés.
01:18On sait que nombre d'entre eux n'ont pas l'intention de voter la confiance à François Bayrou.
01:22Bref, quelle suite ? Comment envisager la succession de François Bayrou ?
01:27Au moment où le Rassemblement national hausse le ton et laisse entendre qu'il pourrait d'ailleurs censurer également les successeurs de François Bayrou à Matignon.
01:37Voici ce qu'en disait hier à Hénin-Beaumont, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen.
01:41Si le président décide de gagner du temps et de nommer un nouveau Premier ministre,
01:50il faut que ce dernier ait bien conscience que nous resterons inlassablement les avocats des intérêts de la France et des Français.
02:00Sans prise en compte de ses aspirations, il sera lui aussi censuré.
02:05Un an d'avance pour l'alternance, voilà une immense chance pour la France.
02:11Marine Le Pen et le RN qui avaient d'abord accordé une forme d'indulgence à Michel Barnier l'année dernière avant de le censurer.
02:18Même chose avec François Bayrou pendant plusieurs mois avant de le censurer aujourd'hui.
02:22Et est-ce que désormais le RN va censurer tous les premiers ministres de façon à aggraver la crise politique et donc à accélérer les échéances électorales ?
02:30On sait que le RN réclame une dissolution.
02:33Et puis est-ce que le président de la République peut réagir vite ?
02:38C'est ce qui se dit du côté de l'Élysée.
02:40Ce n'est pas vraiment l'habitude d'Emmanuel Macron.
02:43Plus de 50 jours l'année dernière pour nommer Michel Barnier par exemple à Matignon.
02:47Est-ce qu'Emmanuel Macron va réagir vite après la chute du gouvernement de Bayrou et nommer un successeur dans les jours, peut-être même dans les heures qui viennent ?
02:54Alors Aurélie, expliquez-nous, est-ce qu'Emmanuel Macron est capable d'aller vite ?
02:59Alors en tout cas...
03:00C'est dans son logiciel ou pas ?
03:01Beaucoup de ses amis, de ses soutiens et même des conseillers disent tous, on espère qu'il ira vite.
03:07Et ils disent oui, oui, ça ira vite.
03:08Sauf qu'effectivement, vite en langage macroniste, ça ne veut pas forcément dire rapide, rapide.
03:14On l'a vu, effectivement, Renaud le rappelait 50 jours l'an dernier pour nommer Michel Barnier.
03:20François Bayrou, ça avait aussi pris du temps pour sa nomination.
03:23Donc, sauf que là, Emmanuel Macron, il va être un peu au pied du mur.
03:28Il a effectivement souvent cette tendance à procrastiner.
03:31Mais ce que certains vous disent dans le socle commun, appelons-le comme ça,
03:36c'est qu'il ne faut pas laisser la situation pourrir.
03:38Et puis il y a un calendrier un peu semé d'embûches ces prochains jours, ces prochaines semaines.
03:42On a mercredi, effectivement, le mouvement Bloquons-Tout.
03:45Donc certains en Macronie disent, il faut nommer un Premier ministre avant mercredi.
03:50Donc demain, en gros, pour éviter que le Président soit en première ligne seul face à des opposants
03:56qui pourraient crier Macron démission.
03:59D'autres disent, non, non, il faut justement les laisser crier dans le vide et avoir un Premier ministre après.
04:04Sachant que vendredi, on a le début de la saison automnale des agences de notation.
04:09Ce sera Fitch et puis la semaine prochaine, jeudi, il y a la mobilisation syndicale qui est prévue le 18 septembre.
04:17Et de toute façon, à la fin de la semaine prochaine, Emmanuel Macron s'envolera pour New York et l'Assemblée Générale des Nations Unies.
04:23Donc il y a un calendrier un peu contraint.
04:25Il faut qu'il slalome dans ce calendrier.
04:27Mais tous espèrent que ça ira vite parce qu'on ne peut pas laisser la situation comme ça,
04:32avec une espèce de vacances du pouvoir, même si François Bayrou gérerait les affaires courantes le temps que le successeur soit nommé.
04:38– Vous allez nous dire, si vous voyez une fenêtre de tiers, Renaud Delis, et puis quel profil ?
04:42Surtout pour Matignon, on entend Marine Le Pen, elle censurera tout le monde.
04:45Il est un peu coincé, Emmanuel Macron ?
04:46– Alors la logique, je reprends ce que disait Aurélie Herbemont, ce serait qu'Emmanuel Macron a hésit.
04:52Ça serait même son intérêt, puisque chaque jour qui va passer affaiblit un peu plus l'autorité qui lui reste.
04:58Plus le blocage va durer, s'il n'y a pas de successeur de François Bayrou, plus ça peut le mettre en péril.
05:02Mais on a vu l'année dernière, et à de multiples reprises, que ça ne lui fait pas peur, visiblement.
05:06Donc je ne jurerai pas qu'il ira vite, qu'il va aller vite, on verra ce qui se passe.
05:11Le profil, c'est ça quand même la quadrature du cercle, le problème n'a pas changé depuis le résultat des élections legislatives du 7 juillet 2024,
05:18c'est que s'il nomme un Premier ministre, par exemple, issu de la gauche,
05:22on a entendu de façon répétée Olivier Faure faire des offres de services,
05:27où on évoque parfois un Premier ministre issu, en tout cas des socialistes,
05:30du côté de LR, c'était assez confus, Laurent Wauquiez avait d'abord dit,
05:35on ne censure pas a priori, etc.
05:37Mais on peut douter, et on peut penser que la droite censurait un Premier ministre issu de la gauche immédiatement.
05:44Il faut avoir les deux bouts de l'omelette, c'est toujours le même problème pour Emmanuel Macron,
05:48c'est qu'il faut qu'il ait à la fois la non-censure des socialistes,
05:52et la non-censure de LR.
05:54Et puis, vous le disiez, l'ERN, on le voit bien, l'ERN a changé de stratégie,
05:59c'est-à-dire qu'il semble bien que Marine Le Pen soit décidée désormais à accélérer les échéances électorales,
06:05pour de multiples raisons sur lesquelles on pourra revenir,
06:08et donc l'ERN censurera visiblement, systématiquement, tout nouveau Premier ministre,
06:14qu'il soit issu de la gauche, du bloc central, voire de LR,
06:18parce qu'aussi, l'ERN n'a pas envie de voir émerger une concurrence du type Bruno Roteil,
06:24on voit que la droite se refait peu à peu une santé depuis qu'elle est revenue aux affaires l'année dernière.
06:29Et que l'enjeu de cette nomination, c'est 2026.
06:31Voilà, très clairement, ce qui d'ailleurs, puisqu'il y a le petit jeu des noms,
06:33mais qui va perdurer au cours des heures et des jours qui viennent,
06:37mais ce qui, paradoxalement, rehausse les chances de Xavier Bertrand, par exemple,
06:40puisqu'on sait que l'ERN dit qu'il censurerait Xavier Bertrand,
06:43c'est ce qui avait participé au fait qu'il ne soit pas nommé l'année dernière,
06:46sauf que désormais l'ERN dit qu'il censurera tout le monde.
06:49À partir de là, le seul objectif logique, normalement, que devrait rechercher Emmanuel Macron,
06:53c'est la non-censure des socialistes.
06:55La non-censure des socialistes, ça peut conduire à un profil du type Xavier Bertrand
07:00qui rebient à niveau, en quelque sorte, avec les autres.
07:02Vous êtes d'accord, Aurélien ?
07:03De toute façon, ce qui est sûr pour les macronistes,
07:05c'est qu'il ne faut pas du tout compter sur le rassemblement national,
07:09puisque au début, éventuellement, ils peuvent laisser une chance au Premier ministre,
07:12quel qu'elle soit, et puis, quelques semaines, quelques mois plus tard,
07:16la sentence tombe, et ils le censurent.
07:18Donc, clairement, là, ce qu'il faut qu'Emmanuel Macron trouve,
07:21c'est un Premier ministre qui ne soit pas censuré par les socialistes.
07:24C'est la neutralité, la bienveillance des 66 députés socialistes qu'il faut.
07:30Donc, c'est vrai que le nom de Xavier Bertrand revient.
07:32Vous vous souvenez, quand l'an dernier, Michel Barnier est nommé,
07:35Xavier Bertrand, quelques heures avant ou juste après,
07:39explique que lui ne pouvait pas aller à Matignon,
07:42parce qu'Emmanuel Macron laisse le Rassemblement national décider
07:46de qui est le Premier ministre dans ce pays.
07:49Et il s'était attiré la sympathie et des messages de soutien très appuyés.
07:53Je me souviens de Marine Tondelier, de Fabien Roussel,
07:56qui avait dit, voilà, il y a encore un républicain chez les républicains.
07:58Bon, entre la gauche et Xavier Bertrand,
08:02ce n'est pas tous les jours une partie de plaisir.
08:03Mais disons qu'au moins, il avait gagné ses galons de super républicains à cette occasion.
08:10Et il l'a redit sur le conservateur.
08:11Et il l'a redit.
08:11D'ailleurs, ce qui était drôle, ce week-end,
08:15j'ai vu passer sur les réseaux sociaux,
08:16Laurent Jacobelli, qui est un des dirigeants du Rassemblement national,
08:19face à cette hypothèse de Xavier Bertrand qui revient parmi d'autres noms,
08:22parce qu'on ne va surtout pas dire que le nom du Premier ministre est choisi,
08:26parce qu'il peut se passer beaucoup, beaucoup de choses.
08:29Laurent Jacobelli a tout de suite fait un message sur X en disant,
08:32« Xavier Bertrand, ce n'est même pas la peine qu'il défasse ses cartons. »
08:35Sauf que si le Parti socialiste laissait sa chance au futur Premier ministre,
08:40quel qu'il soit, Xavier Bertrand ou un autre,
08:42le Rassemblement national ne rentre plus dans l'équation.
08:45– Il supprimerait la seule arme dont dispose le Rassemblement national.
08:49– Surtout dès lors que le RN dit qu'il va censurer tout le monde.
08:50S'il censure tout le monde, après tout, pourquoi pas Xavier Bertrand,
08:53si celui-ci avait l'indulgence du PS ?
08:55C'est vrai qu'il faut répéter, comme le dit Roli Herbemont,
08:57que c'est loin d'être le seul nom en liste.
08:58On entend parler des noms de ministres en place d'ailleurs,
09:00Sébastien Lecornu, Catherine Vautrin, comme souvent.
09:03– Gérald Darmanin.
09:04– Gérald Darmanin, d'autres songent à Éric Lombard,
09:08le ministre de l'Économie.
09:09– Parce que lui, il est à gauche, il est proche d'Olivier Faure.
09:12– Mais ça pourrait poser un problème, évidemment,
09:14vis-à-vis de la droite d'une part, et puis aussi le fait qu'il porte,
09:16de fait, en tout cas, les premières orientations budgétaires de François Bayot.
09:19Bref, ce n'est pas fini. Cette fois, Renaud, il faut être toujours très prudent.
09:21– Il y a un autre nom, Olivier Faure, quand même,
09:23parce qu'il se prépare, il a fait acte de candidature,
09:26Renaud Delis, qu'est-ce qu'on en pense en coulisses à l'Élysée ?
09:29C'est vraiment une option, Olivier Faure, le patron du PS ou pas ?
09:31– Non, non, non, c'est impossible, puisque la droite censurait immédiatement
09:33le premier secrétaire du PS. Il n'y a pas de majorité pour Olivier Faure.
09:35– Même si Olivier Faure tendait la main à la droite ? Impossible ?
09:38– D'abord, il a dit qu'il n'y aurait pas de ministre de droite.
09:41Aucun des deux n'en veut, d'ailleurs.
09:42Si Olivier Faure arrivait à Métillon, il ne veut pas de ministre LR,
09:46et a priori, pas de macroniste non plus au sein du gouvernement,
09:48et LR ne participerait pas.
09:49Mais je pense qu'Olivier Faure n'y croit pas lui-même.
09:50C'est une façon de montrer que le part socialiste est constructif.
09:53Mais ça ne peut pas fonctionner, puisque l'ERN, bien sûr,
09:58est l'air aussi censuré immédiatement.
10:00Et puis, Manuel Bompard n'a pas manifesté un grand enthousiasme
10:03tout à l'heure sur ce plateau, à l'idée qu'un socialiste arrive à Métillon.
10:06Donc on peut même se demander si LFI ne censurerait pas aussi
10:08un premier ministre socialiste.
10:10Donc ça n'a pas de crédibilité arithmétique, simplement.
10:12– Et juste, une ministre me disait hier,
10:15même les socialistes n'y croient pas, parce qu'ils se disent
10:17« De toute façon, ça ne tiendrait pas à deux mois ».
10:19Mais c'est juste un changement de positionnement du Parti socialiste
10:21qui, souvenez-vous, après la dissolution l'an dernier,
10:25réclamait Matignon pour ce bloc du nouveau Front populaire.
10:28Là, on a changé.
10:29Les socialistes font un bouger en disant
10:32« Bon, le nouveau Front populaire, pas forcément.
10:34On sait bien que de toute façon, on n'aurait pas de majorité.
10:36Les relations avec les insoumis se sont quand même largement compliquées
10:39ces derniers mois. »
10:40Donc voilà, c'est un bouger du Parti socialiste
10:42qui sont bien conscients qu'ils n'ont pas très envie d'une dissolution.
10:46Donc il faudrait essayer d'avoir un Premier ministre
10:48qui soit acceptable pour eux, pour faire passer un budget.
10:51– Mais est-ce qu'Emmanuel Macron pourra se passer d'une dissolution ?
10:55Renaud Delis, on voit que la pression s'accentue,
10:57même au sein du socle commun.
10:59Certains n'excluent pas une dissolution.
11:00– Alors lui, il n'en veut pas, il l'a dit répété.
11:02Il n'en veut pas aussi d'abord parce que ça le fragiliserait un peu plus.
11:05Une nouvelle dissolution, c'est une probable nouvelle défaite
11:07et même plus ample encore que l'année dernière des macronistes.
11:09Donc ça fragiliserait un peu plus le Président de la République,
11:12perdre deux dissolutions consécutives.
11:13Donc ensuite, ce serait en quelque sorte, entre guillemets,
11:15potentiellement le prochain sur la liste, le suivant sur la liste.
11:18La question de cette démission se poserait après une deuxième défaite aux législatives.
11:22Reste à voir maintenant si le blocage perdure.
11:25Donc ça, ce serait une addition de toutes les oppositions.
11:28Si on additionne l'ensemble des députés des différents groupes
11:31du Nouveau Front Populaire plus le RN,
11:34il y a une censure potentielle de tous les premiers ministres successifs suivants.
11:38D'où ça revient, c'est effectivement les socialistes qui ont la clé arithmétique
11:43de la sortie de crise à un moment ou à un autre.
11:45Et puis, il y a l'autre aspect, c'est l'opinion.
11:48Évidemment, c'est que l'opinion, elle, elle souhaiterait,
11:50plutôt on le voit dans tous les sondages,
11:51une dissolution pour retourner aux urnes.
11:56Et puis, tout ceci arrive dans un contexte qu'on va évoquer dans un instant,
12:00celui de manifestation, de mobilisation.
12:02Donc, il y a cette pression, y compris à travers ce mouvement
12:05assez difficile à définir, annoncé pour mercredi,
12:08ce fameux mouvement bloquant tout.
12:10Donc, lui, ce n'est absolument pas son intérêt, Emmanuel Macron.
12:12Ce n'est pas forcément celui non plus des socialistes, d'ailleurs, une dissolution.
12:16En revanche, elle est réclamée à corps et à cri, d'abord par le RN,
12:20mais aussi par LFI, d'ailleurs, parmi d'autres revendications.
12:22Mais qui préfèrerait une présidentielle anticipée à LFI.
12:25Mais d'ailleurs, ce qui est frappant, juste d'un mot, Aurélie,
12:27c'est que même des figures de la droite, comme Valérie Pécresse,
12:30ce qui n'est pas la plus extrémiste à droite, appellent à la démission du président.
12:33On a effectivement entendu Valérie Pécresse.
12:35C'est quelque chose aussi que porte depuis plusieurs mois Jean-François Copé,
12:38ancien patron du parti et maire de Meaux,
12:41le maire de Cannes et président de l'Association des maires de France,
12:45David Lissnard aussi.
12:46Lui, il dit qu'il faudrait qu'Emmanuel Macron dise que dans six mois,
12:48il démissionne après les municipales,
12:50histoire de ne pas trop perturber ceux qui sont maires sortants
12:53et qui voudraient se représenter.
12:54Oui, oui, disons qu'on entend effectivement de plus en plus de voix,
12:59y compris au sein de ce socle commun chez LLR,
13:03pour dire que finalement, le problème de cette crise politique interminable
13:09depuis la dissolution, c'est Emmanuel Macron.
13:12Dans un instant, quelles conséquences peut avoir ce climat d'incertitude
13:15sur l'emploi, sur le pouvoir d'achat ?
13:18Mais d'abord, 9h19 et c'est l'Info en une minute.
13:21Maureen Sunard.
13:23La France Insoumise pense déjà au coup d'après sur France Info.
13:26Le porte-parole du parti Emmanuel Bompard affirme qu'ils déposeront
13:30une motion de destitution contre Emmanuel Macron.
13:32Il y a d'abord un vote d'importance cet après-midi.
13:35Le Premier ministre a sollicité la confiance des députés,
13:37mais ils vont très probablement voter contre,
13:39ce qui va entraîner la chute du gouvernement.
13:42France Info en édition spéciale dès midi.
13:44Journée de galère dans les transports de l'agglomération lyonnaise.
13:47Aujourd'hui, le principal syndicat appelle à la grève
13:49pour des augmentations de salaires.
13:51Les perturbations sont importantes.
13:53Les partisans de Jair Bolsonaro au Brésil
13:55défilent par milliers dans les principales villes du pays.
13:58Une démonstration de force avant la décision de la Cour suprême.
14:01L'ancien président d'extrême droite est jugé pour une tentative de coup d'État.
14:05Le verdict doit être connu vendredi.
14:08Il redevient numéro 1 mondial.
14:09L'Espagnol Carlos Alcaraz s'impose face à l'italien Yannick Siner
14:12et remporte l'US Open.
14:14Une victoire en 4-7 lors du tournoi de tennis américain.
14:17Sixième grand chelème pour le joueur de 22 ans.
14:21France Info
14:24Les informés, Renaud Delis, Agathe Lambret.
14:29Au milieu de vous, Aurélie Herbe, mon chef adjointe du service politique de France Info
14:34et Fanny Guinochet, la chronique éco.
14:36Chaque matin à 7h50, notamment, on passe à notre deuxième débat, Renaud.
14:41Chute de Bayrou, quelles conséquences économiques ?
14:43Quelles seront les conséquences économiques et financières de la chute du gouvernement ?
14:47Quelle sera la réaction des marchés financiers ?
14:50Quelles conséquences pour les taux d'intérêt, pour la dette, la situation des finances publiques ?
14:55Et puis évidemment, l'activité, la croissance, l'emploi, etc.
14:58Ce qu'on sait, c'est que les milieux économiques en général et les milieux patronaux en particulier
15:03détestent l'incertitude politique.
15:05C'est ce que répétait il y a quelques jours sur ce plateau.
15:07Patrick Martin, le président du MLEF.
15:10Ça surajoute quand même, en tout cas dans l'esprit des entrepreneurs,
15:14à ce climat d'incertitude qui n'est pas bon pour l'économie.
15:17Il y a cette situation spécifiquement franco-française et qui est désolante,
15:21mais qui s'inscrit dans un panorama général qui lui-même est assez préoccupant.
15:24Je fais évidemment référence au durcissement de la concurrence internationale,
15:28les droits de douane américains.
15:30Je lance un appel à la responsabilité.
15:31On ne joue pas avec l'économie.
15:33Et pourtant, ce climat d'incertitude a été notamment largement alimenté par le MEDEF lui-même
15:38lorsque celui-ci a fait capoter le conclave sur les retraites,
15:42ce qui a été en quelque sorte peut-être le début de la fin du gouvernement de François Bayrou.
15:45Alors quelles seront les conséquences économiques, financières de la chute annoncée du gouvernement Bayrou ?
15:50Fanny Guinochet, notre experte, s'en a besoin de votre lumière.
15:54On entend un peu tout et son contraire.
15:56Manuel Bompard, par exemple, tout à l'heure sur France Info, disait
15:58le discours de Bayrou est totalement excessif.
16:01On n'a pas de problème avec la dette.
16:04Qu'est-ce que vous en pensez ?
16:04On a un problème avec la dette, si, si.
16:06Après, l'économie française ne se porte pas si mal.
16:09L'emploi ne va pas si mal.
16:10On a de l'épargne.
16:11On a une stabilité.
16:13On n'a pas de problème à lever l'impôt, par exemple.
16:15Donc tout ça, ce sont des garanties pour notamment ceux qui nous prêtent de l'argent,
16:20nos créanciers ou encore les marchés.
16:22En revanche, on a quand même un problème avec la dette.
16:25Parce qu'on le voit, elle est très, très corrélée.
16:27Et nos taux d'intérêt, c'est-à-dire le montant auquel on achète nos créances,
16:34est très corrélée à l'instabilité politique.
16:37On le voit cette semaine, la dette, les taux d'intérêt français ont pris 0,2-0,3%.
16:43Donc 0,2-0,3%, comme ça, ça n'a l'air de rien.
16:46Mais vu le montant qu'on lève tout le temps, à la fin de l'année, quasiment,
16:51ce que l'on va ajuster, les intérêts de la dette française, c'est 66 milliards d'euros.
16:57Donc les 0,2-0, ce n'est pas que l'épaisseur du trait.
17:01Donc ça, c'est un vrai sujet.
17:02Pour le coup, il faut reconnaître à François Bayrou de l'avoir porté.
17:05Maintenant, je ne sais pas si les ménages français l'intègrent dans leur vie de tous les jours.
17:08Mais ça, c'est une vraie difficulté.
17:11Et c'est...
17:11Que la France insoumise ne nie pas non plus.
17:13Mais c'est-à-dire qu'ils disent que ce n'est pas autant la catastrophe.
17:15Oui, alors il y a quelque chose aussi qui n'est pas autant la...
17:17Oui, oui.
17:18C'est une assez de titels du FMI.
17:19Alors, on n'en est pas là, mais en revanche, les marchés financiers,
17:22il y a un critère qui regarde aussi, c'est la stabilité de la France.
17:24La stabilité politique, mais la stabilité sociale.
17:27Multiplier les mouvements sociaux, ça les effraie.
17:29Ils se disent finalement, ce pays...
17:31Avant, c'était ce pays n'est pas gouvernable, on ne peut pas faire de réformes.
17:34Là, maintenant, c'est vraiment ce pays, grosso modo, va se déliter.
17:37Donc on franchit un pas supplémentaire dans la tête des investisseurs,
17:42dont on répète que plus de la moitié sont quand même étrangers.
17:45Donc quand ils voient sur les télés, quand ils ont des retours de gens
17:51qui leur disent, en France, tout est bloqué, on ne peut pas circuler,
17:56tu ne peux même plus aller sur les Champs-Elysées,
17:58il y a une montée de l'insécurité, tout ce que vous voulez,
18:00ça, ça contribue à les effrayer.
18:02Donc c'est là où il y a un sujet de climat social qui est important.
18:05Et c'est vrai que l'instabilité, plus on va aller...
18:09Alors est-ce qu'Emmanuel Macron ira vite, pas vite, pour choisir un Premier ministre ?
18:14La prochaine étape, ça sera le budget.
18:16Donc certes, il va peut-être choisir un Premier ministre aujourd'hui,
18:19mais dans deux mois, on se repose la question d'une stabilité du gouvernement
18:24face à un budget.
18:25Et la question, c'est aussi de savoir, c'est ce que regardent les marchés financiers,
18:29mais pas que.
18:29La France n'est pas que gouvernée par les marchés.
18:31Les Français eux-mêmes, ils regardent, ils le sentent.
18:33On voit, vous avez...
18:34Je recevais, pas plus tard que vendredi, le patron de Casino et de Monoprix
18:39qui vous dit, ah, la consommation était repartie,
18:41consommation, premier moteur de l'économie française.
18:44La consommation était repartie, c'est-à-dire que les gens recommençaient à acheter
18:48dans les rayons cet été.
18:50Et là, depuis 15 jours, on voit que dans les paniers de course,
18:54finalement, on met un pied sur le frein.
18:55Donc c'est notre premier moteur.
18:57Donc vous voyez, il y a les ménages, il y a les entreprises.
19:01On en a un petit peu parlé.
19:02C'est vrai qu'ils ont une responsabilité.
19:04Enfin, c'est surtout le MEDEF qui n'a pas voulu conclure le conclave.
19:07Mais les petits patrons qu'on a très bien entendus sur notre antenne ce matin,
19:10ils disent, bon, bah, quel budget on va avoir ?
19:12Ça va être 44 milliards, enfin, en tout cas, une quarantaine de milliards d'euros
19:16dont il faudra faire des économies.
19:17Ça va être plutôt 20 milliards si c'est un socialiste qui arrive.
19:20Ça sera plutôt des hausses d'impôts.
19:22Eh bien, finalement, face à cette incertitude, qu'est-ce qu'on fait ?
19:25C'est assez rationnel.
19:26Les agents économiques sont rationnels.
19:29On attend.
19:30On attend de voir ce qui se passe.
19:31On met de l'argent de côté.
19:33Je faisais une chronique ce matin sur le prix de l'or.
19:35Le prix de l'or qui s'envole, y compris en France,
19:38où les gens, vous allez dans les boutiques,
19:40les gens vont acheter de l'or.
19:42Donc, vous voyez, c'est plein de petits comportements.
19:44Vous-même vous y êtes allés d'ailleurs, hein, Fanny ?
19:45J'y suis allée, j'en ai beaucoup, j'en ai plein, vous le savez bien.
19:48J'ai des lingots sous mon matelas.
19:49Et quelles conséquences ça peut avoir sur la préparation du budget ?
19:54Ça, Aurélie, ce climat d'incertitude, ça va mettre la pression forcément à celui qui en sera chargé ?
20:01Le futur Premier ministre, quel qu'il soit, sait que son Himalaya, à lui,
20:07pour reprendre une phrase de François Bayron, quand il est arrivé à Matignon,
20:10ça va être de construire un budget, un budget fait assez rapidement,
20:14puisque le calendrier est assez serré.
20:16Il faut que le 7 octobre, il soit adopté en Conseil des ministres
20:19et que le 13 octobre, il soit transmis aux assemblées,
20:23donc Assemblée nationale et Sénat.
20:25Et donc, avec le but quand même pour le futur Premier ministre,
20:29c'est que ce soit un budget, pas qu'il soit adopté,
20:32parce qu'il ne faut quand même pas croire au miracle,
20:34mais au moins qu'il ne soit pas censuré.
20:36Sinon, rebelote, vous n'avez pas de budget,
20:39il faut passer à une loi spéciale, il faut attendre février pour avoir un nouveau budget,
20:42parce qu'il faut que ce soit un budget un peu minimaliste.
20:45C'est un budget qui devra avoir le moins d'irritants possible
20:49vis-à-vis des socialistes, sachant que les socialistes,
20:52eux, ils ont des idées pour le budget en disant
20:54qu'il faut augmenter la taxation sur les plus riches,
20:57sucrer un peu dans les aides aux entreprises.
21:00Donc tout ça, ça peut avoir des conséquences aussi sur le climat économique.
21:05Donc ça va être un budget très compliqué à faire,
21:08sachant que le but, évidemment, c'est qu'on n'amène pas
21:11un nouveau renversement du gouvernement.
21:14Et il y a toute première conséquence qui est à priori inévitable,
21:16c'est qu'il n'y aura pas 44 milliards d'euros de réduction de déficit
21:19qui était l'effort programmé par François Bayou.
21:21Il y aura forcément moins, voire beaucoup moins,
21:23ce qui aura aussi d'ailleurs des conséquences sur la situation financière du pays.
21:26Ça aura des conséquences aussi vis-à-vis de nos partenaires européens,
21:29parce que les 44 milliards, ils sont inscrits dans un plan
21:32qu'on a transmis à Bruxelles.
21:34Donc ça pèse aussi, après vous disiez,
21:36Emmanuel Macron part aux États-Unis,
21:39mais ça va peser aussi sur la voie de la France
21:41et la crédibilité de la France,
21:42à un moment où on est en train de négocier
21:44un certain nombre de dossiers extrêmement brûlants
21:46et importants, de paix, de discussions sur les grands équilibres.
21:52Une forme de déclassement de la France à l'international
21:54aussi lié à ce climat d'incertitude.
21:57Merci beaucoup Fanny Guinochet,
21:59la chronique éco tous les matins, 7h50,
22:01et l'invité éco les vendredis à 17h45.
22:05Merci Aurélie Herbemont, chef adjointe du service politique.
22:08Renaud, on se retrouve demain matin.
22:10Absolument, à demain.
22:10Voilà, et comme tous les jours,
22:12ce soir, les informer à 20h avec Victor Maté.
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