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  • il y a 2 semaines
Elle est l'une des artistes les plus suivies et les plus respectées de la techno contemporaine. La DJ Anetha est l'invitée de Mehdi Maïzi dans À la régulière. Direction les clubs, les warehouses et les grands festivals avec une figure qui redéfinit la scène électronique française : Anetha.

Retrouvez "A la régulière" sur le site de France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/a-la-reguliere

Catégorie

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Musique
Transcription
00:00Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans À la Régulière, l'émission de Toutes les Cultures.
00:15Ce soir, direction les clubs et les grands festivals avec une invitée qui fait partie
00:18de celles et ceux qui redéfinissent la scène électronique française, Aneta.
00:22DJ, productrice, patronne de son propre label, Mama Tolia, elle s'est imposée en quelques
00:27années, comme l'une des artistes les plus respectées et les plus suivies de la techno
00:30contemporaine.
00:31Son style ? Une musique intense, hypnotique qui mélange la rigueur de la techno avec une
00:35vraie audace dans les textures et les atmosphères.
00:38Une artiste qui pense et s'être comme des voyages et ses morceaux comme des manifestes,
00:41capable d'embraser une salle autant que de marquer un instant.
00:44Cet été, elle a sorti Watch Us Glow, un titre puissant qui reflète parfaitement cette énergie,
00:48une techno lumineuse, tranchante, pensée pour rassembler et faire vibrer, une sortie confiante
00:53sans statut de figure incontournable en France comme à l'international.
00:57Avec elle, ce soir, on va parler de son parcours, de sa vision de la fête, de ce que représente
01:00le fait d'incarner une génération de DJ et de productrices qui changent le visage
01:04de la musique électronique.
01:05On est avec Aneta, pour une heure à la régulière.
01:08France Inter, à la régulière, Medimizing.
01:18Bonsoir Aneta.
01:19Bonsoir.
01:20Comment ça va ?
01:21Très bien.
01:22Merci de me recevoir.
01:23Avec grand plaisir.
01:24Très content que tu sois là.
01:25On l'a dit, tu évolues dans le milieu de la musique électronique, de la techno, on
01:30peut le dire.
01:31La musique électronique, ça me va mieux encore.
01:33Mieux ? Ok.
01:34Tu n'aimes pas le terme techno ? Il est trop…
01:36Trop réducteur.
01:37Ok.
01:38Pour ma part, mais c'est la musique que je joue le plus, mais j'aime bien être éclectique
01:45dans mes choix.
01:46Puisqu'on parle de musique et toi, à quel moment, toi, tu commences à découvrir la
01:50musique ? Je crois qu'enfant, tu en entends à la maison, évidemment.
01:53C'est quoi les premiers artistes que tu entends en étant petite ?
01:57Effectivement, mes parents faisaient pas mal la fête et organisaient des soirées et
02:03puis étaient assez précurseurs dans ce genre et adoraient écouter de la musique électronique.
02:09Donc, je suis très vite bercée là-dedans et j'écoute des artistes comme Miskitine, des
02:18artistes un peu plus électro-clash comme Le Tigre ou Cabambino, des choses comme ça, un
02:24peu plus plus tard quand je suis plus adolescente et que je me rebelle.
02:28Mais t'as aussi baigné, je crois, dans une culture aussi un peu plus pop ou rock aussi, notamment avec des
02:32groupes comme The Cure.
02:37C'était qui, ça c'était Papa ou Maman ?
02:39Les deux, mais Papa, c'est son groupe préféré à jamais.
02:44Forest, son titre préféré, je pense que ça m'a tellement bercée.
02:49Il y a un côté très spleen dans ce genre de musique et j'adore, ça me suit dans mon
02:55parcours et dans mes productions.
02:57Mais, alors c'est intéressant, moi j'aurais bêtement pensé que t'aurais découvert peut-être
03:00la musique électronique de ton côté.
03:02Tes parents, eux, étaient ouverts à ça ? Ils n'étaient pas fermés à cette musique-là ?
03:05Ils t'ont aussi un peu éduquée à cette musique ?
03:08Ils m'ont clairement éduquée et c'était presque, depuis le plus jeune âge, un devoir
03:14pour moi d'être pas dans les codes, en fait, de ce que les enfants écoutaient.
03:18Je me souviens très bien, tu écoutes ce genre de musique, c'est bizarre.
03:23Même des artistes qui sont maintenant très connus comme Mathieu Chédide aime, mais je
03:28me souviens très bien que son premier album m'a beaucoup marquée.
03:33Moi j'étais fan de cet artiste et je suis toujours fan d'ailleurs.
03:37Et je me souviens des élèves autour de moi qui me disaient, il a une voix super féminine,
03:42c'est bizarre.
03:43Son esthétisme dans ma liste adore.
03:46Et moi j'adore, en fait, tout ce qui n'était pas dans les codes.
03:49J'ai toujours aimé, en fait.
03:50Je crois qu'aussi jeune, t'aimais bien un groupe qui s'appelle Sexy Sushi.
03:54Excitation, introduction, une étincelle à profusion, bord d'artel et grand nichon, soutien-gorge, collant-nilant.
04:02Qu'est-ce qui te plaisait dans cette musique-là ?
04:04C'est un peu une musique rebelle un peu.
04:09Pour moi, elle sortait aussi encore de ce qu'on pouvait écouter.
04:14Là, pour le coup, c'est mon adolescence à ce lycée, donc je rentrais avec mon petit vélo à la maison, à fond dans le casque.
04:22J'avais une sensation de liberté, c'était chouette.
04:26Quand est-ce que tu commences, je crois que tu commences à mixer vers 16-17 ans,
04:29qu'est-ce qui te donne envie même de prendre des platines, de faire cet exercice-là ?
04:35Je pense que comme à l'époque il n'y avait pas beaucoup de femmes dans ce milieu,
04:41j'avais envie de me prouver, moi je suis plutôt de nature timide de base,
04:44et j'avais envie de me prouver des choses, alors je savais que la musique ça faisait partie de moi,
04:49mais j'avais envie aussi de me prouver des choses et essayer d'aller sur scène
04:54et un peu faire tomber ce masque à travers la musique.
04:58Et du coup, naturellement, je me suis acheté des platines assez tôt,
05:02puis je ne me suis jamais dit que j'allais faire carrière là-dedans,
05:05parce qu'à l'époque on ne voyait même pas ça comme un métier,
05:08ce n'était pas du tout valorisé comme profession.
05:13Donc je voyais ça comme un hobby, mais c'était un peu…
05:16Ce n'était pas aussi cool d'être DJ qu'aujourd'hui ?
05:18Voilà, mais il y avait quand même un truc, j'avais envie que mes potes me trouvent stylé peut-être,
05:24ou fassent un truc où les gens n'attendent pas.
05:26Donc je pense que c'est ça qui m'a un peu poussée à me dire, j'ai envie de…
05:29Puis comme je dis, la musique en général ça m'a toujours fait du bien,
05:34et du coup j'avais vraiment envie de partager ça avec les gens,
05:37je pense que c'était vraiment naturel.
05:40Comment tu as appris techniquement à mixer avec des tutos, avec des gens un peu plus expérimentés que toi,
05:45ou peut-être toute seule ?
05:46Comment tu es devenue forte ?
05:48J'ai beaucoup fait par moi-même en général parce que mon père mixait un peu,
05:53mais il ne mixait pas sur vinyle tout ça, donc il ne m'a jamais appris ça.
05:58Mais du coup j'ai vraiment voulu apprendre par moi-même,
06:01je n'avais jamais envie d'être redevable de quelqu'un ou quoi que ce soit,
06:04donc j'étais un peu tête de mule.
06:07Et du coup, après c'est au feeling, je me suis entraînée pendant des heures dans ma chambre
06:13à caler des vinyles entre eux, puis à un moment donné j'ai eu des déclics et puis ça, ça fait comme ça.
06:19Peut-être que ça arrive aussi peut-être en observant parfois des DJ…
06:21Oui, après je suis sortie effectivement à Bordeaux justement, il y avait le 400,
06:26qui était un super club, et à force voilà, on comprend en fait comment construire un set,
06:33enfin ça prend du temps, des années pour prendre confiance en soi,
06:39et savoir exactement qu'est-ce qu'on veut transmettre quand on joue.
06:43Je crois qu'un jour tu es allé au Berghain, dans ce fameux club berlinois,
06:47et tu as vu un set de Ben Klock, tu as impressionné.
06:57Alors ça, ce n'est pas un extrait de son set, c'est un extrait de son morceau Sub-Zéro.
07:01Qu'est-ce qui t'a plu, et ensuite tu as joué après au Berghain, qu'est-ce qui t'a plu ce jour-là ?
07:07Ce jour-là, quand on m'avait parlé du Berghain, bien sûr c'était une institution,
07:11et il fallait que j'y aille pour comprendre et voir.
07:15Et quand je suis rentrée dans ce lieu, j'ai tout qui s'est aligné,
07:21je me suis dit en fait c'est cette musique que je veux faire.
07:23Et j'étais déjà en études d'architecture, donc ça me parlait beaucoup,
07:30parce que déjà le Berghain c'est un lieu assez impressionnant,
07:35une ancienne centrale électrique, tout en béton, c'est assez dur, un peu froid,
07:39et à la fois il y avait ce son, mais qui était, je ne sais pas comment expliquer,
07:45mais qui nous transperce, c'était radical, et je me suis dit mais c'est fou,
07:50la clarté et l'impact de ce son, et le minimalisme, et je me suis dit,
07:55ils ont quand même du courage de jouer des morceaux où il n'y a presque rien.
07:59Ça oui, même à ce morceau qu'on est en train d'écouter, il est assez minimaliste, tout à fait.
08:02Hyper minimaliste, et à la fois ça prend tout, et tout ton corps, et toutes les sensations,
08:07et tout prenait sens, donc je me suis dit que j'avais envie de jouer plus de ce genre de musique.
08:16Alors tu as dit quelque chose d'intéressant, parce que tu dis oui, ça prend du temps pour être fort quand on est DJ,
08:22et c'est le sentiment que j'ai aussi, et en même temps on est dans une époque où on a le sentiment que c'est de plus en plus simple de mixer.
08:28Est-ce que ça veut dire qu'on est un DJ ? Je ne sais pas, je te pose la question du coup,
08:31mais c'est vrai qu'aujourd'hui on sait que même avec presque une plateforme de streaming,
08:34aujourd'hui on peut faire des enchaînements qui ont l'air à peu près corrects,
08:37on nous dit quel BPM il faut, enfin tu sais ça mieux que moi.
08:41Donc est-ce que c'est vraiment encore long pour devenir un bon DJ ?
08:45Alors je pense que tout dépend de quels objectifs la personne se met,
08:52alors si c'est un objectif de notoriété effectivement ça peut aller très vite,
08:57si on sait bien se servir des réseaux sociaux, si on est bon en entertainment et savoir performer sur scène,
09:04alors que moi le chemin n'était pas là, j'ai pris le chemin de la créativité, d'apprendre au fur et à mesure, de me révéler sur scène,
09:13donc pour moi il y avait plutôt, je voulais évoluer organiquement dans ce milieu plutôt,
09:22mais encore une fois je pense que oui, aujourd'hui tout le monde veut faire ça maintenant.
09:28C'est cool, c'est le métier que tout le monde rêve de faire, même si je pense encore une fois que c'est un très beau métier,
09:37mais qu'il y a beaucoup de choses derrière qui sont compliquées, notamment le rythme d'un artiste, les voyages, la fatigue, le stress,
09:45et voilà, il faut savoir évoluer avec les réseaux sociaux, tout ça.
09:51Mais oui, non, je pense qu'on peut facilement devenir un artiste, mais est-ce qu'on est vraiment aligné avec soi-même, je ne suis pas certaine.
10:01On va continuer à en parler avec toi Aneta, mais on va écouter un morceau que tu as sorti cet été, Watch Us Glow.
10:06Comment tu le présenterais ce morceau ?
10:08C'est un morceau qui se veut inclusif, enfin qui inclut le public, qui amène les gens à briller entre eux en fait.
10:19Donc c'était un morceau un peu fédérateur que je voulais faire, un peu plus pop que ce que je fais d'habitude, mais voilà, très percutant.
10:28On s'écoute ça, Aneta, Watch Us Glow.
10:31Give me more. Give me more. Oh yes. We are plugging, we on the vibe.
10:47Like trinity, we don't need to hide. Hurry, repeat, repeat, fuck it, let's go. Watch Us Glow.
10:57Watch Us Glow. Give me more. Oh yes. Give me more. Oh yes.
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17:19Est-ce qu'il y a, on parlait tout à l'heure de Ben Klock pardon, mais est-ce qu'il y a un DJ qui t'a vraiment donné envie de mixer ?
17:26Quand tu l'as vu, ou une DJ d'ailleurs, tu l'as vu sur scène et tu as dit, là c'est quelque chose qui me donne vraiment envie.
17:32Alors il y a Divi Aswan aussi, c'est un artiste américain mais qui vit à Berlin, si je ne dis pas de bêtises.
17:39Et lui, c'est impressionnant quand on le regarde mixer, il est dans sa bulle, c'est très mental, c'est très répétitif.
17:48On ne joue pas exactement la même musique mais pour moi, c'était vraiment un exercice un peu impossible.
17:53C'est fou d'être autant transcendé par la musique et il m'a vraiment donné envie de mixer et d'être aussi technique.
18:00Il est super technique, Jeff Mills aussi, il y en a plein après.
18:07Nina Kravitz aussi, ses débuts, tout ça, c'était une des seules figures féminines que j'avais.
18:15J'adorais aussi son éclectisme dans ses choix et puis très texturé, tout ça, dans ses musiques.
18:25Donc j'ai beaucoup aimé tout ce qu'elle faisait.
18:27Il n'y a toujours pas énormément de femmes derrière la patine mais il y en a de plus en plus.
18:31Dans quelle mesure c'était compliqué pour toi au début de faire ce métier-là, en tout cas cette activité-là ?
18:36Alors moi, comme j'ai dit, ça a été plutôt une force parce qu'il n'y en avait pas beaucoup et justement, je me suis dit, j'avais envie de me prouver que c'était possible d'évoluer dans un milieu essentiellement masculin.
18:48Et je me raccrochais aux figures qui étaient existantes à l'époque, donc Hélène Allienne, Miskitine, Nina Kravitz, tout ça.
18:57Et je me disais, elles ont quand même réussi, donc c'est possible.
19:02Donc c'était plutôt une force.
19:04Après, c'est sur du long terme que je me suis rendue compte des choses où je me suis dit, ah oui, mais en fait, quand même, t'as pris sur toi pour pas non plus...
19:14Je m'étais un peu fait ma petite bulle et j'avais avancé un peu tête baissée.
19:21Et donc c'est pour ça que quand j'ai sorti mon album Mother, j'ai pris plus la parole et comme un peu acté tout ce qui m'était arrivé
19:29et prendre un peu plus la parole pour les femmes dans ce milieu.
19:33En fait, je me suis rendue compte que ça y est.
19:35Oui, t'as compris qu'il y avait presque du coup, malgré toi, une forme de responsabilité entre guillemets.
19:39Exactement.
19:40Et je me suis dit que...
19:42Puis j'ai une fille de 4 ans et je me suis dit, ça y est, je sais pas pourquoi, mais je me sentais un peu plus responsable et un peu plus légitime
19:50sur le fait de prendre la parole et un peu plus libre par rapport à ça.
19:54Parce que je pense qu'au début, on ne se rend pas forcément compte de chaque chose qu'on vit.
19:58Et quand on est jeune, on n'est pas non plus très sécure, surtout.
20:02Donc voilà, ça m'a pris du temps.
20:05Mais maintenant, c'est vraiment en toi.
20:07Oui, et maintenant, je milite pour ça.
20:11Et puis on échange beaucoup entre femmes dans ce milieu.
20:15Le fait d'être maman aussi.
20:16Il y a beaucoup d'artistes qui se confient à moi sur ça, qui veulent être future maman.
20:22Ce qui est compliqué aussi dans ce milieu.
20:24Mais voilà, donc c'est plutôt agréable d'avoir maintenant des échanges entre femmes dans ce milieu.
20:30En tout cas, ce soir, dans A la Régulière, nous sommes avec Aneta.
20:41Alors Aneta, tu parlais de ton dernier album sorti en 2024.
20:43Mais il y a eu des choses avant, puisque c'est comme on est dans Ténètes.
20:49On voyage dans le temps.
20:50Mais en 2015, tu sors un premier repé, notamment porté par le morceau Black Widow.
20:54Et si je ne dis pas de bêtises, c'est aussi à cette époque-là que tu vas cofonder le label Blokos.
21:09Et avec une volonté aussi de développer une scène française.
21:13Je suis raconté dans une interview qu'à ce moment-là, beaucoup de gens dans la musique électronique regardaient vers Berlin.
21:20Qui est évidemment une classe forte.
21:21On l'a même déjà mentionné aujourd'hui ce soir.
21:23Mais qu'il y avait aussi peut-être en France le poids de la fameuse French Touch, etc.
21:26Et que peut-être que vous essayez aussi, toi et d'autres personnes, de reconstruire quelque chose.
21:30Une forme de nouvelle scène, de nouvelle génération de talent à ce moment-là.
21:33Oui, c'était il y a déjà dix ans.
21:36Je viens de...
21:37D'un coup, là, ça fait un peu bizarre.
21:39Mais effectivement, oui, je pense qu'on n'avait pas de recul sur ça.
21:43Mais exactement, je pense que tu l'as bien dit.
21:47On allait tous s'évader et aller à Berlin.
21:51Et on s'est dit, c'est quand même dommage.
21:53Parce qu'il y a un engouement, un renouveau.
21:57Je trouvais quand même en général de la scène parisienne.
22:00Notamment avec Concrète, des clubs qui ont vraiment...
22:03Où tu as joué.
22:03Où j'ai joué plusieurs fois.
22:06Qui ont vraiment marqué ce territoire.
22:10Et je me suis dit, c'est là où il faut vraiment qu'on...
22:12Nous, on s'inisse et on essaye de vraiment faire émerger cette scène.
22:19Et donner une plateforme, donc Blocos, à des artistes émergents.
22:25Est-ce que c'est embêtant qu'on parle tout le temps de la French Touch
22:27quand on parle de musique électronique française,
22:29alors que c'est forcément plus riche et plus diversifié que ça ?
22:33Oui, je trouve que c'est dommage.
22:35C'est comme l'étiquette rock pour Bordeaux.
22:38Des trucs qui n'ont plus lieu d'être.
22:41Mais je pense que les JO, pour le coup,
22:45la DA des JO, quand on a tous fait cette espèce de gros back-to-back géant.
22:51Parce que toi, tu as joué, il faut le dire, tu as joué.
22:52J'ai joué aux Jeux Olympiques, aux Paralympiques, au Stade de France.
22:57Et effectivement, la direction artistique a choisi de faire un back-to-back géant
23:02qui retracerait un peu toute la musique électronique et le panel français.
23:07Et pour moi, c'était une idée magique.
23:09Je me suis dit, mais pour une fois, il donne la parole à plein de différents artistes.
23:14Et on va pouvoir aussi se rencontrer entre nous.
23:16Parce qu'en fait, on ne tourne pas tous dans les mêmes milieux.
23:18Et c'était, pour moi, franchement, j'ai trouvé que c'était vraiment un très beau projet.
23:24Et du coup, je pense que c'est en déconstruisant, en faisant ce genre de projet
23:30qu'on voit que l'importance, de toute façon, on le voit dans les gros festivals français maintenant.
23:36La techno, le rap, c'est nous qui avons le plus de spectateurs.
23:43Donc, sur des gros trucs comme Solidays, comme Wheel of Green, enfin voilà.
23:48Tu viens de dire la techno, le rap.
23:49Est-ce que tu as le sentiment qu'il y a des ponts entre ces genres-là ?
23:52En tout cas, vous partez peut-être d'un point similaire.
23:54D'ailleurs, c'est des musiques qui sont nées à des périodes très très proches.
23:57Des musiques faites avec des machines.
23:59Est-ce qu'aujourd'hui, tu vois des points communs ?
24:01Ou pas forcément, ce sont des musiques qui évoluent chacune de leur côté ?
24:05Alors, moi, j'en vois personnellement.
24:07Parce que j'ai toujours écouté du rap et j'adore ça.
24:10Et je trouve vraiment que c'est pareil.
24:12C'est des genres qui ont été un peu mis de côté à des moments.
24:16Et que la société ne voulait pas.
24:20Et je trouve que c'est un peu un revirement de situation.
24:24Et j'adore ce truc-là.
24:25Et puis aussi, moi, j'ai essayé de collaborer en studio avec des rappeurs.
24:31Tout ça.
24:32J'essaye de faire des passerelles comme ça.
24:33Et je pense que c'est très intéressant.
24:35Il y a beaucoup d'artistes aussi qui jouent plus art techno.
24:39Donc, c'est un style qui est encore plus extrême que moi.
24:41Mais je vois qu'il y a beaucoup d'utilisation de vocales, d'édits, du rap.
24:47Donc, je pense qu'il y a pas mal de passerelles à faire.
24:51Alors, quand on est DJ, souvent, il y a un passage rêvé.
24:54Pas obligé, mais rêvé.
24:55C'est Boiler Room qui s'est imposé comme un moment important.
24:58Et on a fait une, en 2018, une Boiler Room très remarquée.
25:01J'encourage tout le monde à aller écouter le set.
25:19On ne va pas pouvoir l'écouter en entier, même si j'aimerais bien.
25:21Qu'est-ce que ça représentait pour toi ?
25:23Parce qu'en plus, effectivement, je crois que cette année-là,
25:24ça a été nommé la meilleure Boiler Room de l'année, quelque chose comme ça.
25:28En tout cas, vraiment, c'était une réussite.
25:30Est-ce que tu l'as préparée ?
25:31Ça, c'est une vraie question.
25:32Est-ce que tu prépares ça ou est-ce que tu joues beaucoup à l'impro et au feeling sur une date comme ça ?
25:37Sur des dates comme ça, vu que c'est une heure, ça laisse pas beaucoup de place à l'improvisation.
25:43Pour le coup, moi, mes sets, c'est toujours de l'impro quand je vais en festival ou en club.
25:47Tu sais pas ce que tu vas jouer ?
25:48Non.
25:48J'ai la musique de début, la musique de fin et encore que ça peut changer.
25:55Mais après, c'est que de l'impro.
25:57Donc, mes Boiler Room, pour le coup, c'est un exercice.
25:59C'est tellement millimétré.
26:01C'est une vitrine aussi.
26:02C'est une vitrine.
26:03Donc, je l'avais...
26:04Pour le coup, j'en ai fait deux autres après que j'avais moins préparé.
26:08Celui-là, je l'avais vraiment préparé.
26:09Puis, c'était au début de ma carrière.
26:11Donc, c'était vraiment très stressant pour moi, déjà.
26:14J'avais très rarement joué avec le boost, la scène au centre des gens, qui est quand même...
26:22Et puis, très proche, les gens.
26:23Bien sûr.
26:23Donc, c'est quand même quelque chose d'impressionnant.
26:27Mais ça m'a propulsé parce que c'était au début des Boiler Room.
26:31Mais Boiler Room, c'était pas non plus très connu.
26:33Et ça a pris des proportions folles, en fait.
26:37Et du coup, ça m'a permis de vraiment m'exporter à l'international.
26:41T'en parlais un petit peu avant puisque, bon, en 2019, je crois dans la Fouflet du Boiler Room, tu crées ton label, Mamatoldia.
26:47Il y a beaucoup de dates.
26:49Et tu l'as dit tout à l'heure, quand on est DJ, évidemment, c'est super.
26:52On voyage beaucoup, mais ça peut aussi être compliqué à gérer.
26:54Je crois que toi, en 2019, tu as eu un moment où ça a été compliqué pour toi.
26:58Et tu peux parler de burn-out à ce moment-là.
27:01Et on sait que c'est compliqué.
27:02Bon, évidemment, il y a ce fameux documentaire sur Avicii qui montre à quel point, justement, cette vie-là, elle peut être extrêmement usante.
27:10Qu'est-ce qui s'est passé dans ta vie, toi ?
27:11Et comment tu as fait aussi, peut-être, pour passer outre et aller mieux ?
27:15Et mieux gérer aussi, peut-être, ce train de vie qui peut être infernal ?
27:18C'est vrai que quand j'ai commencé, je ne m'en rendais pas compte de tout ce qu'il fallait faire pour être un artiste.
27:26Et puis, au fur et à mesure, j'ai commencé à grossir.
27:30Et après, c'était un peu une machine infernale.
27:32C'est-à-dire que vous êtes dans une agence en tant qu'artiste, une agence qui ne vous veut pas forcément du bien, entre guillemets,
27:40mais qui veut que vous tourniez et vous êtes un rendement, en fait.
27:43Et du coup, ça fait que ça dépend.
27:46Il y a des artistes qui vivent très bien, avoir une vie très intense comme ça,
27:51mais il y en a d'autres qui ne sont pas faits pour ça.
27:53Et du coup, à un moment donné, quand on accepte tout et qu'on ne sait pas dire non,
27:58on se rend compte qu'on fait plus de 110 dates par an.
28:03Et on se dit, ce n'est pas normal.
28:05110, on est constamment...
28:08Puis en plus, maintenant, je tourne quand même avec un tour manager.
28:12Donc, on a mis des choses en place, justement, on a créé cette agence Mamalovia, du coup.
28:20Il y a la belle Mamalovia et il y a eu l'agence que tu as créée après, Mamalovia.
28:24Pendant le Covid, en fait, on a eu le temps de réfléchir.
28:27Et justement, l'année, quand le Covid est arrivé, c'était là où j'étais en train de faire un burn-out.
28:32Et je me suis dit, alléluia, merci d'avoir envoyé...
28:36C'est un peu terrible, mais d'avoir envoyé ce virus parce que...
28:39C'est terrible, mais c'est intéressant parce que beaucoup d'artistes ont dit ça.
28:42Je sais qu'il y a énormément d'artistes qui, à ce moment-là, ont dit...
28:43Évidemment, on ne se réjouit pas de ce qui se passe, bien sûr,
28:46mais ça nous a permis, nous, juste de pouvoir arrêter.
28:49Parce que tu es souvent prise dans quelque chose et tu ne peux pas dire non.
28:51Enfin, c'est compliqué de dire non.
28:53Donc, tu n'es pas la seule à dire ça.
28:54Et c'est vrai que le documentaire d'Aviti, il le dit exactement.
28:57C'est ça, c'est ce truc-là de...
29:00On ne sait plus dire non et on est pris dans une espèce de...
29:03Et puis, on a une boule qui est dans le ventre et on se dit,
29:05il faut gérer le truc jusqu'à la fin de l'année.
29:08On voit un planning qui n'en finit plus.
29:10On se dit, si un jour on est malade, si on ne veut pas, on est fatigué,
29:13mais en fait, on ne peut plus.
29:14Et après, on n'a plus de temps pour la créativité.
29:18C'est ça, moi, qui m'a rendue pas bien.
29:22Parce qu'on est trop fatigué, on n'a plus de créativité.
29:25Donc, on a le syndrome de la page blanche, tout ça.
29:27Donc, il y a une pression un peu terrible sur ça.
29:31Et du coup, c'est pour ça qu'on a monté cette agence
29:32qui était plus familiale, où c'est que des gens que je connais,
29:38des gens qui voulaient du bien.
29:41Et essayer de réduire un peu ce train et contrôler, en fait, tout ça.
29:46Et aussi l'aspect écologique.
29:49Tout à fait, qui est aussi important dans cette agence.
29:52Donc, ralentir, ça veut dire aussi être plus écologique
29:55parce qu'on peut prendre le train
29:56et moins être dans une euphorie de prendre des avions, des trucs
29:59et être un peu plus cohérent avec toute la démarche artistique.
30:03Très bien, je comprends.
30:05Je propose qu'on écoute un de notre morceau.
30:07Un morceau à la fois envoûtant et déroutant.
30:09Obsession, signé Oliver Sim,
30:11qu'on connaît évidemment pour son travail avec The X-X,
30:13accompagné ici par la voix magnétique de Cathy O'Neill.
30:16Un morceau qui joue sur les contrastes,
30:17une atmosphère sombre, presque inquiétante,
30:19mais traversée par une sensualité très forte.
30:22Sous-titrage Société Radio-Canada
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