00:00Notre rendez-vous hebdomadaire avec reporter Elia Guedj aujourd'hui. Bonjour Léa.
00:04Bonjour Damien.
00:05On va parler ensemble d'obsolescence programme et cette semaine sur reporter, vous nous parlez notamment de Microsoft sous le feu des critiques.
00:11Et oui, une pétition lancée par une coalition d'associations a reçu plus de 50 000 signatures en seulement deux semaines.
00:17Une manif a été organisée devant le siège de Microsoft à Paris hier.
00:21Pourquoi ? Eh bien ça n'a peut-être pas échappé aux utilisateurs de Windows 10, donc le système d'exploitation détenu par Microsoft sur PC.
00:29En fait, Microsoft a annoncé qu'il allait cesser de faire fonctionner, de mettre à jour Windows 10 la semaine prochaine.
00:36Et ça veut dire quoi la fin de Windows 10 ?
00:38Alors concrètement, c'est notre journaliste Benjamin Dourier qui l'explique dans son article, ça veut dire que Microsoft va cesser de mettre à jour.
00:46Donc les ordinateurs sur Windows 10 vont cesser de fonctionner.
00:48Alors ça ne va pas se faire du jour au lendemain, ça va se faire progressivement, puisqu'à compter du 15 octobre, Microsoft cesse de mettre à jour le système Windows 10.
00:56Petit à petit, les logiciels vont cesser de fonctionner et l'ordinateur va devenir plus vulnérable au piratage.
01:02Voilà, il n'y aura plus de mise à jour et ça c'est un problème.
01:04Et oui, et pour vous donner une idée de l'ampleur de l'enjeu, 400 millions d'ordinateurs dans le monde vont progressivement devenir obsolètes.
01:12C'est énorme 400 millions.
01:13C'est énorme parce qu'en fait ces ordinateurs sont incompatibles avec le nouveau système d'exploitation Windows 11.
01:21Elles sont en état de marche, ces machines, mais en réalité elles ne sont pas assez puissantes pour supporter cette nouvelle version.
01:28Et donc c'est sans précédent, il n'y a jamais eu autant d'ordinateurs d'un coup qui se retrouvent sans mise à jour.
01:34Et ça concerne non seulement les particuliers, mais aussi 180 millions d'ordinateurs dans les entreprises et dans les services publics.
01:41C'est pour ça que les associations se mobilisent pour éviter que des centaines de millions d'ordinateurs encore en état de marche se retrouvent mis à la poubelle.
01:49Parce que ça aurait un coût.
01:50Oui, alors déjà un coût financier évalué par la coalition d'associations et notamment par l'association Alte à l'Obsolescence programmée,
01:57qui évalue le coût au niveau mondial à 10 milliards d'euros.
02:01Certaines collectivités aussi qui témoignent auprès de l'association disent que ça va leur coûter 500 millions d'euros juste pour renouveler le parc informatique.
02:09Mais c'est aussi un coût écologique colossal.
02:12Pour vous donner une idée, 90% de l'empreinte environnementale d'un ordinateur, c'est en fait sa production.
02:17Donc imaginez si on doit remplacer, produire des ordinateurs pour remplacer tous les ordinateurs, les centaines de millions d'ordinateurs.
02:23500 millions, c'est ça.
02:25Donc selon les associations, le poids des matières premières qui seraient nécessaires pour produire ces ordinateurs
02:30et remplacer ceux qui sont incompatibles avec Windows 11, ça équivaut à 32 000 tours Eiffel.
02:36Alors sous la pression, Microsoft a lâché un peu de l'Est.
02:39Ils ont annoncé qu'ils laissaient un sursis d'un an aux utilisateurs européens uniquement parce qu'il y a eu cette mobilisation.
02:46Mais c'est qu'un sursis d'un an.
02:48Et c'est gratuit uniquement pour les particuliers.
02:50Les autres, ils vont devoir payer pour en bénéficier.
02:52Et alors pourquoi est-ce que Microsoft veut forcer le passage à Windows 11 ?
02:55Alors c'est une bonne question.
02:56Et en fait, là, on touche à la question de ce qu'on appelle l'obsolescence programmée.
03:00Qu'est-ce que c'est l'obsolescence programmée ?
03:02C'est quand des entreprises, volontairement, réduisent la durée de vie d'un appareil électronique.
03:07Donc par exemple, Windows 10, ça fait seulement 10 ans que ça existe.
03:10Et selon les associations, ça pourrait tenir encore 5 fois, 6 fois plus.
03:14Mais ça coûte à l'entreprise, évidemment, de continuer à mettre à jour et à colmater les failles de sécurité sur un tel logiciel.
03:22Et puis, un éditeur de logiciel, son intérêt, c'est de vendre des licences de logiciel.
03:27Donc pour Microsoft, c'est un choix économique.
03:30Même si l'entreprise américaine dit, en fait, c'est pour bénéficier de protections avancées face à des cyberattaques de plus en plus sophistiquées.
03:37Alors si on a Windows 10 sur son ordi et que l'ordinateur est incompatible pour Windows 11, on fait comment ?
03:43Alors évidemment, la première idée qui nous viendrait à l'esprit, c'est d'acheter un nouvel ordinateur.
03:48Et vous l'avez compris, ce n'est pas forcément ce qu'on recommande parce qu'il y a un impact très fort.
03:52Alors la deuxième solution, et peut-être la première, ça serait d'abord de continuer à utiliser la machine sans mise à jour.
03:59Alors ce n'est pas très recommandé, pas du tout même, parce qu'en fait, c'est même déconseillé par les spécialistes.
04:04Parce qu'en fait, si on continue d'utiliser sa machine sans mise à jour, il y aura des failles de sécurité.
04:09Donc on va être vulnérable, par exemple, à des vols de données.
04:11Donc la seconde solution, c'est de quitter Microsoft, passer à un système d'exploitation libre en open source qui peut donner une seconde vie à ses ordinateurs.
04:23Ça veut dire passer d'un logiciel dont Microsoft est propriétaire à un logiciel qui est en libre accès et donc qui n'est pas la propriété d'une entreprise commerciale.
04:35Et alors pour ceux qui nous regardent, notamment nos parents, techniquement, comment on fait pour passer de Windows à un logiciel libre ?
04:40Alors ça peut paraître compliqué, mais selon l'April, donc c'est l'association de promotion du logiciel libre,
04:44ce n'est pas si compliqué que ça, pas beaucoup plus compliqué que de faire passer un ordinateur saturé en données de Windows 10 justement à Windows 11.
04:54Alors comment on fait ? On utilise une clé USB dite bootable sur laquelle on a téléchargé le logiciel libre.
05:01Alors je ne vais pas aller beaucoup plus loin parce que justement, je ne vais pas vous perdre et parce que je ne suis pas une experte en informatique précisément.
05:09Mais il y a des communautés d'utilisateurs en ligne, des associations justement, qui peuvent vous aider à passer au logiciel libre.
05:16Et c'est toute une philosophie d'ailleurs, cette open source.
05:18Donc vraiment, ce n'est peut-être pas le moment de jeter votre ordinateur tout de suite.
05:22Bon, très bien. Sur un autre sujet, Léa, d'un reporter, vous nous parlez cette semaine de grenouilles et d'aérospatiales.
05:29C'est quoi le rapport ?
05:30Oui, on se dit qu'il n'y a pas beaucoup de rapports entre un amphibien et une fusée a priori.
05:33Mais en fait, le rapport, c'est nos révélations qu'on fait en partenariat avec le média d'investigation local Guillaweb et l'agence France Presse.
05:42Le centre spatial en fait en Guyane, géré par le Centre national des études spatiales, donc l'agence spatiale française,
05:48a fait des travaux en détruisant un lieu de reproduction d'une espèce rarissime de grenouille.
05:55Donc c'est une espèce de grenouille qui est quand même classée en danger sur la liste rouge des espèces menacées en France.
06:01Donc c'est vraiment très rare.
06:02Et la direction était au courant de la présence de cet habitat et de cette espèce.
06:06Mais elle a choisi de continuer de poursuivre le chantier qu'elle réalisait, malgré tout,
06:12jusqu'à ce qu'elle soit arrêtée par une inspection de l'Office français de la biodiversité.
06:15Mais il y a beaucoup plus grave.
06:17Reporters a eu accès à des mails, à des échanges de mails,
06:20qui montrent que l'État a tout fait pour que le chantier reprenne le plus vite possible,
06:25au nom évidemment du coût de l'opération qui était assez élevé,
06:28et puis d'une opération dont le rôle dans le développement spatial est considéré comme important.
06:35Donc voilà, ces pressions, elles n'ont pas empêché le Centre national des études spatiales de finir devant le tribunal.
06:40Je vous laisse pour en savoir plus lire l'article de notre journaliste Enzo du BC,
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