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  • il y a 6 jours

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Transcription
00:00Et bienvenue dans les informés, votre demi-heure de décryptage de l'actualité politique comme chaque jour avec vous Renaud Dely.
00:08Bonjour à vous, vous allez bien ?
00:10Très bien et vous ?
00:11Bon, écoutez, on va voir à la fin de cette émission comment je vais peut-être.
00:15Avant de commencer notre débat, je présente nos deux informés, Stéphanie Despierre, bonjour.
00:21Bonjour.
00:21Vous êtes journaliste politique à LCP, bonjour Jean-Rémi Baudot, chef du service politique de France Info.
00:26De fait, on s'interroge Renaud, puisqu'on doit avoir en principe un Premier ministre, un nouveau Premier ministre d'ici la fin de journée.
00:35Ce sera le quatrième cette année ?
00:37Alors, c'est d'après mes calculs, mais je me soumets à votre expertise, nous en serions effectivement au quatrième en un peu moins d'un an,
00:44en tout cas au huitième depuis le début du...
00:48Alors, je vous conseille d'ailleurs cet exercice, j'ai essayé hier soir pour m'endormir de compter le nombre de Premier ministre, ça fonctionne assez bien.
00:54Au huitième depuis le début du premier mandat d'Emmanuel Macron.
00:58Vous n'avez compté que jusqu'à huit avant de vous endormir ?
01:00Voilà, oui, oui.
01:02Bref, c'est pour aujourd'hui, vous l'avez dit, c'est le grand jour, nous allons donc avoir un nouveau Premier ministre.
01:05Alors, sera-t-il d'ailleurs vraiment nouveau ?
01:07Est-ce que ce serait éventuellement le démissionnaire du début de semaine ?
01:10Je vous rappelle son nom, Sébastien Lecornu, qui pourrait être renommé.
01:13Est-ce que ce serait un Premier ministre plutôt de gauche, de droite, du centre, un Premier ministre dit technique ?
01:19Je vous propose d'écouter en tout cas l'analyse, le portrait robot de ce nouveau locataire de Matignon attendu au plus tard ce soir,
01:28dressé par Agnès Pannier-Runacher, ministre démissionnaire de la Transition écologique, qui était votre invitée il y a quelques minutes.
01:35Ça doit être une personnalité qui n'est pas du camp macroniste.
01:39Donc pas Sébastien Lecornu.
01:40Moi j'ai compris que Sébastien Lecornu avait terminé sa mission jeudi.
01:46Donc ça doit être une personnalité qui est au-dessus de la mêlée, qui est capable de parler à la droite et à la gauche,
01:52et qui est capable justement de trouver cette plateforme de convergence qui nous permet d'avoir un budget et de donner la stabilité au pays.
02:02Fastoche, non ? J'ai l'impression d'avoir un peu entendu ça, il faut bien le reconnaître, depuis la dissolution l'année dernière,
02:07quelqu'un au-dessus de la mêlée, capable de parler à tout le monde, de trouver un compromis.
02:10Bref, une sorte de mouton à cinq pattes que pour l'instant on ne trouve toujours pas depuis la dissolution de l'été 2024.
02:16Qui ne soit pas intéressé par la présidentielle ?
02:18Qui ne soit pas intéressé par la présidentielle, ça Sébastien Lecornu l'a évoqué à la télévision avant-hier.
02:22Bref, qui peut atterrir à Matignon ?
02:25Un rebondissement nocturne, la nuit dernière, l'Élysée et le chef de l'État a invité au cœur de la nuit les chefs des partis de l'arc républicain,
02:35en tout cas les chefs des partis hors LFI et Rassemblement National, à venir le rencontrer aujourd'hui à l'Élysée à 14h30.
02:43Que peut-il bien sortir de ce conclave ?
02:45Jean-Rémi Baudot, qu'est-ce que c'est que cette consultation de dernière minute, envoyée en nocturne, qui finalement se déroulera en début d'après-midi ?
02:52Alors, envoyée en nocturne, vous avez raison, l'invitation est arrivée à 1h53.
02:58Alors je crois que c'était un mail dans les boîtes mail des participants, j'en ai appelé certains au réveil,
03:05qui étaient très contents d'ailleurs d'avoir reçu ça pendant la nuit, qui se disaient, je cite,
03:09un peu déconcerté par ce qui ressemble, je cite encore, à un entretien collectif.
03:12Donc autour de la table, à l'Élysée à 14h30 aujourd'hui, il y aura les chefs de partis,
03:16les présidents de groupes parlementaires, donc à l'Assemblée et au Sénat,
03:21sauf effectivement ceux du RN et du LFI, ce qu'il faut comprendre, en gros,
03:25tous ceux, sauf ceux qui ont dit qu'ils censuraient de toute façon.
03:29Voilà. L'ordre du jour n'est pas indiqué dans l'invitation.
03:32Je peux vous dire qu'évidemment, on a tenté de savoir du côté de l'Élysée, pourquoi, le comment, quel était le récit,
03:38qu'est-ce qu'ils proposaient. L'Élysée pour l'instant ne répond à aucun message,
03:41aucun éclairage sur le rendez-vous. Est-ce qu'Emmanuel Macron aura déjà annoncé le Premier ministre ?
03:46Est-ce qu'il va, devant Gabriel Attal, devant Marine Tondelier, dire, ben voilà, je pense à nommer un tel ?
03:53Voilà. Donc on imagine peut-être, est-ce qu'il va tester leur réaction ?
03:55Honnêtement, ça serait un peu grotesque.
03:57Peut-être est-ce qu'il va présenter le projet ?
03:58Comme vous y allez.
03:59Ce serait peut-être un petit peu plus raisonnable.
04:02En tout cas, ce n'est pas très lisible.
04:03Ça va se décanter, c'est certain.
04:04Ce qui est sûr, c'est que l'Élysée a promis, ce sera aujourd'hui l'annonce du Premier ministre.
04:07Stéphanie Despierre, sur ce sujet, c'est vrai que Jean-Rémi Baudot évoquait le côté presque grotesque potentiellement que peut avoir ce rendez-vous.
04:14En tout cas, c'est un minima curieux.
04:16C'est extrêmement curieux, d'autant que ça fait une semaine, je pense que c'est très peu lisible aussi pour les Français.
04:21On a eu un Premier ministre qui démissionne lundi matin, puis finalement, auquel le Président de la République dit,
04:27ben je vous donne quand même 48 heures pour essayer de trouver un accord.
04:31Et finalement, ce Premier ministre qui dit, ben moi, je ne veux pas rester, je pense qu'on n'est pas très loin d'un accord, mais je ne veux pas rester.
04:38Et là, on se dit, bon, on va avoir un nouveau Premier ministre.
04:40Et puis finalement, Emmanuel Macron fait ce qu'il est tenté de faire très souvent, c'est-à-dire de reprendre la main.
04:46Et on voit ces dernières semaines, ces derniers mois, que le principal problème, c'est que le Président de la République ne lâche pas la main.
04:54Et en renommant Sébastien Lecornu, s'il le fait, ça démontrera une nouvelle fois qu'il a du mal à faire ce geste-là,
05:01alors que ce geste-là apparaît quand même comme un préalable à tout accord à l'Assemblée.
05:07Ça signifie, Renaud Deli, qu'une fois de plus, quand on entend Gabriel Attal ce matin qui dit, une nouvelle fois,
05:13il faut que le Président prenne du champ Agnès Pannière-Runacher, qui n'est pas loin de dire la même chose tout à l'heure sur notre plateau,
05:18Emmanuel Macron, il dit non, merci.
05:19Alors, il y a une autre hypothèse quand même sur la réunion de 14h30 qu'il ne faut pas évacuer.
05:22Et de toute façon, par définition, c'est dans la Constitution, s'il s'agit d'emmener un nouveau Premier ministre,
05:27c'est forcément Emmanuel Macron qui le fait.
05:29C'est le Président de la République qui nomme le Premier ministre.
05:31Il est possible qu'il le nomme à 14h30, je m'explique, qu'il y a un communiqué qui tombe à 14h30,
05:35et qu'il a justement, lui, réuni dans son bureau à ce moment-là, les chefs des partis de, je ne sais plus comment l'appeler,
05:41l'ex-socle commun devenue plateforme de salivité, etc.
05:43– Voilà, c'est l'art républicain.
05:44– Oui, mais au-delà, et au-delà, élargi pour leur expliquer son choix,
05:48et non pas pour négocier cet après-midi à 14h30, en testant tel ou tel nom,
05:52parce que là, effectivement, on repartirait pour un tour,
05:54et si je nommais un tel, qu'est-ce que vous en pensez ?
05:56Et là, évidemment, tout le monde ne sera pas d'accord autour de la table, etc.
05:59L'autre hypothèse qui me semble peut-être un peu plus crédible, c'est ça,
06:02c'est qu'on est la nomination à 14h30, et que les chefs de partis qui l'ont réuni dans son bureau,
06:08justement, ils leur tiennent un discours pour justifier son choix,
06:11et pour les appeler, justement, à ne pas censurer, évidemment, immédiatement, ce nouveau Premier ministre.
06:15Reste que c'est à lui de le nommer.
06:17L'hypothèse qui semblait tenir l'accord pour des tas de raisons,
06:20mais sur lesquelles on peut revenir dans un instant ces dernières heures,
06:23mais je tiens à préciser que ça peut évidemment totalement changer,
06:26y compris ce que je viens de dire. Peut-être que le chef de l'État veut rouvrir un cycle de discussion
06:31cet après-midi avec tous les partis, ça me semblerait assez hasardé.
06:34C'est pour ça que je pense plutôt, moi, à la nomination à 14h30
06:37et à l'explication du chef de l'État devant les partis réunis dans son bureau.
06:40Alors effectivement, au-delà des conjectures, moi, ce qui m'interroge quand même ces dernières heures,
06:44c'est qu'on a plusieurs ministres qui nous disent, lundi, si je ne m'abuse,
06:49le budget sera présenté en Conseil des ministres.
06:52Conseil des ministres, ça veut donc dire qu'on a un gouvernement complet,
06:55ou je me trompe ?
06:56Et si je peux me permettre, la phrase peut-être la plus importante de ces matinales,
07:00au-delà de ce qui a été dit sur ce plateau et d'Anne Espagne-Renaché,
07:03qui dit qu'elle n'est pas candidate, c'est peut-être le gouverneur de la Banque de France
07:06qui dit qu'il en a assez du gâchis politique et qui tape un peu du poing sur la table
07:10en disant qu'en gros, il faut que ça bouge.
07:13Et effectivement, lundi, il y a ce budget qu'il va falloir présenter.
07:16S'il n'y a pas de budget, il y a un moment où...
07:19Non mais, pardon, excuse-moi.
07:20Parce que là, c'est plus de la politique, c'est plus du casting.
07:21Comment imagine-t-on, peut-être que je fais moi-même des conjectures,
07:25mais comment imagine-t-on un gouvernement de gauche présenter lundi
07:27un budget qu'il n'aurait pas eu le temps de travailler, Stéphanie Despierre ?
07:31Bon, déjà, on n'imagine plus vraiment un gouvernement de gauche.
07:34Franchement, plus personne n'y croit.
07:35Même les socialistes qui continuent à le réclamer savent que c'est très peu probable.
07:39Deuxièmement, il est en effet impossible de faire un budget en trois jours.
07:43Et ce qu'il faut rappeler, c'est qu'il y a un projet de budget
07:45qui a déjà été transmis au Conseil des Finances Publiques,
07:47sur lequel, normalement, le gouvernement ne peut pas revenir
07:50avant sa présentation à l'Assemblée.
07:52Il peut revenir, évidemment, les parlementaires peuvent l'amender dans le débat
07:55avec des amendements, mais normalement, on ne peut pas y retoucher.
07:58Donc la copie de départ, pour le coup, elle est prête.
08:02Et ensuite, c'est le débat parlementaire qui le fera.
08:04Mais le calendrier urge, parce que, vous savez, il y a ce fameux délai des 70 jours
08:09de discussion au Parlement.
08:11Si le projet de budget n'est pas sur la table de l'Assemblée le 13 octobre,
08:16eh bien, le compte à rebours sera difficilement tenable.
08:19C'est de nouveau, potentiellement, loi spéciale, comme on l'avait l'année dernière.
08:22Et plein de gens se préparent.
08:23En fait, tout le monde réfléchit, déjà, dans les couloirs de l'Assemblée
08:25et dans les couloirs de Bercy, à une éventuelle loi spéciale.
08:29Quand est-ce qu'on la fait ? Comment ?
08:30Sachant qu'il faut la présenter avant le 19 décembre.
08:32Alors, on a un petit peu de recul.
08:33C'est-à-dire que l'année dernière, c'était panique à bord.
08:35Qu'est-ce qu'on fait quand on n'a pas de budget ?
08:39C'est sûr que ça rassure ni les milieux économiques ni les Français.
08:41Il ne s'agit pas de faire un premier budget en trois jours.
08:44La copie budgétaire, elle est prête.
08:45C'est celle qui a été transmise, comme le disait à l'instant Stéphanie Despierre,
08:48au Conseil des Finances Publiques.
08:51Et c'est celle qui serait, donc, sur la table d'un Conseil des ministres,
08:53qui se réunirait lundi.
08:54C'est ensuite que le débat s'ouvre et que ce budget peut être amendé
08:58très largement par les parlementaires.
08:59Surtout, dès lors que, en tout cas, Sébastien Lecorni,
09:02premier ministre démissionnaire, avait pris l'engagement de ne pas recourir au 49.3.
09:05Mais ce calendrier reste extrêmement serré.
09:08Ce que vous disiez un instant.
09:10Donc, la logique qui apparaît assez claire,
09:14ce serait de renommer Sébastien Lecornu.
09:16Pour quelles raisons ?
09:18Un premier ministre de gauche, on peut essayer,
09:21comme le disait Agnès Pannier-Ruinachet, d'ailleurs,
09:23un premier ministre de gauche qui sera censuré la semaine prochaine
09:24parce que la droite n'en veut pas.
09:26Un premier ministre de droite, c'est la même chose avec la gauche qui n'en veut pas.
09:30Donc, on retombe sur Sébastien Lecornu,
09:31qui a l'avantage, un, d'avoir vu tout le monde récemment.
09:34Il a même passé beaucoup, beaucoup d'heures avec eux.
09:36Oui, ça peut être très utile pour les négociations.
09:38Voilà, évidemment.
09:39Ensuite, il y a l'hypothèse, on a vu apparaître d'autres noms
09:43qui ressemblent quand même à des rideaux de fumée,
09:45l'hypothèse d'un retour de Jean-Louis Borloo
09:4710 ou 15 ans après qu'il ait quitté la vie politique.
09:51Il revient souvent, cette hypothèse.
09:52Oui, ça revient à chaque fois.
09:53À chaque fois qu'on cherche un premier ministre,
09:54il y a quelqu'un qui parle de Jean-Louis Borloo,
09:55et parfois, d'ailleurs, c'est Jean-Louis Borloo lui-même.
09:58Là, ça semble...
09:59D'abord, il faudrait peut-être là rouvrir un nouveau cycle de négociations.
10:03On sait que ce n'est pas forcément un grand défenseur des économies,
10:07et au contraire, il est plutôt favorable à un certain nombre d'investissements publics, etc.
10:10Ça ne paraît pas très crédible.
10:12Ça ressemble un peu à un rideau de fumée.
10:14En revanche, si on reprend le discours qui était celui de Sébastien Cornu avant-hier à la télévision,
10:18l'idée d'un gouvernement qui soit débarrassé, en quelque sorte, des présidentielles
10:23pour essayer d'être le plus possible déconnecté de l'échéance de 2027,
10:27ce qui pourrait signifier le départ de Bruno Retailleau, de Gérald Darmanin et de quelques autres,
10:31et peut-être un gouvernement dit technique, en tout cas resserré sur un noyau de techniciens
10:36pour faire passer le budget, mais qui soit conduit, encore une fois, par Sébastien Cornu,
10:40c'est une possibilité.
10:41Je ne dis pas du tout que c'est ce qui va se passer,
10:42mais il faut se souvenir quand même pourquoi est-ce qu'on en est là encore aujourd'hui, une semaine après.
10:45Tout ça tient à la crise de nerfs de Bruno Retailleau dimanche soir.
10:47C'est-à-dire que sinon, Sébastien Cornu était nommé,
10:52et juste Bruno Retailleau n'a pas supporté que Bruno Le Maire,
10:55et ce n'est plus le cas, il n'est plus dans le casting, soit nommé ministre de la Défense.
10:59Donc ce problème-là étant résolu, il est possible que le moine-soldat fasse une fois de plus don de sa personne à la France.
11:07Parlez de Sébastien Cornu qui s'autonome ainsi moine-soldat.
11:11Jean-Rémi Baudot, un mot peut-être ?
11:12Je crois que vous aviez quelque chose à nous dire sur le casting, l'organisation de ce casting.
11:16Il faut faire attention évidemment sur ce casting, parce qu'il y a une logique politique de remettre Sébastien Lecornu à Matignon.
11:22Ce n'est pas dit, et vous l'avez très bien dit tout à l'heure Stéphanie,
11:24la logique, honnêtement, la compréhension, la lisibilité pour les citoyens, pour les électeurs, me semble délicat.
11:30Non, j'appelais juste à prudence sur les listes qui circulent, sur les noms qui circulent.
11:35Je vous donne juste une petite anecdote.
11:36Il y a quelques années, il y avait un remaniement en cours et avec quelques amis journalistes, on inventait des listes.
11:43Et j'ai un ami qui nous envoie une liste avec une petite coquille dedans, ce n'était pas fait exprès.
11:46Et en fait, cette liste a circulé dans tout Paris.
11:47Elle nous revenait de tous les côtés, sauf qu'on savait très bien qui avait inventé cette liste.
11:51C'était un journaliste.
11:52Pour la blague.
11:53Pas vraiment pour la blague, elle était crédible, ce n'était juste pas le casting de fin.
11:57Voilà, donc prudence sur les noms qui circulent.
11:58Ce que j'ai expliqué, ça me semble être une logique politique, l'hypothèse de Cornu.
12:02Après, je suis bien d'accord avec vous qu'il y a un certain nombre de décisions politiques ces derniers mois, ces dernières années.
12:07Par exemple, l'éviction d'Elisabeth Borne pour Gabriel Attal juste avant l'élection européenne ou la dissolution elle-même,
12:13qui n'ont pas toujours répondu à une logique politique extrêmement limpide.
12:17Donc, ce n'est pas parce qu'il y a un certain nombre de critères qui pourraient conduire à cette logique.
12:20Et puis, évidemment, il faut savoir si l'intéressé lui-même, Sébastien Lecornu, serait d'accord pour rempiler en quelque sorte.
12:27Un soldat, ça rempile.
12:28Après, on l'imagine mal résister au chef de l'État si celui-ci lui pose la question.
12:32J'aime votre côté très diplomatique, mon cher Renaud.
12:35Un mot encore, Stéphanie Despierre.
12:36Ce qui est un peu étrange, c'est qu'en fin de semaine dernière, quand on discutait avec les députés, notamment du Bloc central,
12:41tout le monde commençait à s'impatienter, à dire Sébastien Lecornu, mais qu'est-ce qu'il fait ?
12:44Ça ne va pas, il faut accélérer, etc.
12:45Là, il y a eu une accélération brusque dans la semaine.
12:48Bon, finalement, on n'a toujours pas beaucoup plus avancé.
12:50Depuis son intervention au 20h mercredi soir, beaucoup dans le Bloc central, mais aussi chez les socialistes,
12:56chez les républicains, qui disent « Ah, Sébastien Lecornu, en fait, il est bien, etc. »
12:59Sauf qu'on n'a jamais la fin de l'histoire.
13:02Donc, politiquement, en effet, techniquement, Lecornu 2, un gouvernement Lecornu 2, est envisageable.
13:08Après, reste à expliquer à l'opinion publique, quand bien même l'opinion publique regarderait, ne serait pas totalement lassée.
13:14Et je crains que ce soit un peu le cas, parce qu'il se passe, le risque, c'est d'expliquer qu'un Premier ministre a démissionné,
13:21qu'on l'a remis 48 heures, puis que finalement, on le garde.
13:24Enfin, bref, c'est absolument illisible, mais...
13:26Et surtout, un tout dernier mot, malheureusement, c'est assez symptomatique derrière la période,
13:30on n'a pas parlé du fond, malheureusement.
13:32C'est-à-dire qu'il y a la question de fond, c'est quand même...
13:33C'est quand même, une fois qu'il sera éventuellement renommé, ou quel que soit le 14 de Matillon,
13:39c'est quel geste, pour les socialistes, pour la gauche, pour aller vers un accord de non-censure ?
13:44La question essentielle, c'est celle de la suspension de la réforme des retraites.
13:49Suspension de la réforme des retraites, ne pas utiliser le 49.3 pour faire passer un budget,
13:52ce qui sous-entend d'avoir un accord politique sur des grandes directions dans le budget,
13:57et puis, après, se pose la question de la taxation des plus riches,
14:02qui ne sera pas une taxe Zuckmann, ça, tout le monde l'a bien compris.
14:05Et les socialistes aussi, j'ai l'impression.
14:06Et les socialistes l'ont bien compris aussi.
14:07Et peut-être aussi, sur la réforme des retraites, un mot, on a entendu aussi les socialistes dire
14:11on veut aussi la suspension de la réforme Touraine.
14:16Oui, alors, parce qu'en fait...
14:17L'augmentation du nombre d'annuités.
14:19En fait...
14:19Qui avait été donc votée par le socialiste, sous le mandat de François Hollande.
14:23Ils ne se contentent pas de dire on veut la suspension de la réforme des retraites,
14:25c'est-à-dire, c'est le fameux arrêt du compteur.
14:29Ils veulent aussi la suspension de la réforme Touraine,
14:32c'est-à-dire une accélération, enfin, une augmentation du nombre d'années de cotisation.
14:35Et ça, c'est une manière aussi de négocier, de dire, ok, on veut la suspension,
14:39mais pour que ce soit effectif, on veut aussi ça.
14:42Eh bien, voilà pour ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
14:45On aura l'occasion, je pense, d'en reparler encore un peu.
14:47On va parler d'une manière de faire de la politique peut-être un petit peu différente,
14:52dans quelques secondes, peut-être un petit peu plus à l'ancienne.
14:54C'est Robert Badinter. D'abord, votre fil info à 9h21.
14:57Voici Diane Ferschit.
14:59Au Proche-Orient, les otages israéliens détenus à Gaza seront libérés lundi ou mardi.
15:04C'est ce qu'affirme Donald Trump.
15:05La première phase de l'accord de cesser le feu à Gaza est approuvée par les deux partis.
15:09Cette nuit, c'est le gouvernement israélien qu'il a à son tour validé.
15:12Le président américain annonce pour sa part qu'il va se rendre en Égypte.
15:16La France aura-t-elle un nouveau Premier ministre ?
15:19D'ici ce soir, le délai de 48 heures que s'est fixé lui-même Emmanuel Macron doit expirer en fin de journée.
15:24Les dirigeants des partis politiques et les chefs de file des députés seront reçus à l'Élysée à 14h30,
15:30sauf ceux du Rassemblement National et de la France Insoumise.
15:33La baisse des émissions de gaz à effet de serre de la France continue de ralentir.
15:38Les émissions qui restent stables au premier semestre, comme à la même période l'an dernier,
15:42elles devraient diminuer de moins d'un point d'ici la fin de l'année.
15:46Il faudrait pourtant faire cinq fois mieux pour tenir nos objectifs européens en 2030.
15:51La Guadeloupe passe ce matin en vigilance rouge, forte pluie et orage,
15:56alors que la Martinique est elle toujours en vigilance orange,
15:59en cause l'approche de la tempête tropicale Géry.
16:02Elle va encore s'intensifier dans la matinée.
16:05Les écoles restent fermées à Saint-Martin et à Saint-Barthéline.
16:11France Info
16:12Les informés, Adrien Bec, Renaud Delis
16:18Et ce matin, Stéphanie Despierre, journaliste politique à LCP, est avec nous,
16:23ainsi que Jean-Rémy Baudot, chef du service politique de France Info.
16:26Notre deuxième sujet nous emmène à la fois loin, d'un point de vue temporel,
16:31de ce que nous vivons aujourd'hui, un peu loin dans les pratiques aussi,
16:34puisque nous allons parler, Renaud, de Robert Badinter.
16:37Loin et puis peut-être un petit peu plus haut au regard de la petitesse de la crise politique,
16:42en tout cas de la petitesse de certains comportements politiques que nous évoquions à l'instant,
16:46puisqu'il s'agit de Robert Badinter, l'ancien garde des Sceaux,
16:48qui a donc fait son entrée au Panthéon hier.
16:51Robert Badinter entré dans l'histoire, notamment avec son combat pour l'abolition de la peine de mort,
16:57qui avait donc justement été adopté par la France le 17 octobre 1981.
17:04Et Robert Badinter, qui a été à cette occasion,
17:07donc salué par les Républicains de tous bords,
17:11et au premier chef évidemment par le président de la République, Emmanuel Macron.
17:14Voici les propos du chef de l'État hier au Panthéon.
17:17Il entre au Panthéon et nous entendons sa voix,
17:21qui plaide ses grands combats essentiels et inachevés.
17:25Défendre l'État de droit, c'est protéger chacun dans sa dignité.
17:31Mais aujourd'hui comme hier, ceux qui dénoncent le laxisme d'une justice qui ne tue plus
17:36n'aiment pas que la justice soit juste.
17:39Robert Badinter, né dans les années 20, ravagé par la haine des Juifs,
17:45s'est éteint dans nos années 20, où à nouveau la haine des Juifs tue.
17:52La défense de l'État de droit et de ses principes, souvent malmenés aujourd'hui,
17:56la lutte contre l'antisémitisme, qui reste un combat hélas d'actualité
18:01au regard de la résurgence de ce fléau, en particulier depuis le 7 octobre 2023,
18:05mais aussi par exemple la défense de la laïcité,
18:08autant de combats de Robert Badinter,
18:10qui résonne avec l'actualité et qui avait été menée à l'époque par un homme
18:15capable donc de porter notamment cette réforme,
18:17l'abolition de la peine de mort,
18:19contre des sondages d'opinion extrêmement défavorables à l'époque,
18:22et puis aussi contre une extrême droite qui se déchaînait à son encontre.
18:27Est-ce que tout ça ne donne pas un peu une autre image de la politique,
18:31justement, avec une certaine hauteur de vue,
18:33un sens de l'intérêt général,
18:35qui font parfois assez défaut de nos jours ?
18:38C'est vrai que Stéphanie Despierres, sans vouloir dire que c'était mieux avant,
18:42l'aspect sondagier qu'évoquait Renaud Delis sur Robert Badinter,
18:47où il va contre l'avis de l'opinion,
18:50aujourd'hui ça paraît quasiment inenvisageable.
18:53C'est très dur pour un politique de défendre une mesure,
18:56parce qu'on va lui dire,
18:57ben non, il y a tel sondage, il y a tel sondage, il y a tel sondage.
19:00Je pense que c'est en effet encore plus dur aujourd'hui,
19:03puisque vous avez des sondages tous les jours
19:05qui montrent que vous ne pouvez pas,
19:07que c'est compliqué d'aller à contre l'opinion.
19:09Mais néanmoins, il faut se rappeler que
19:11le combat de Robert Badinter,
19:13ça a été très violent,
19:15il était conspué par l'opposition.
19:17À mon avis, la violence des propos,
19:20même si elle était moins régulière,
19:22même s'il n'y avait pas des sondages
19:23tous les matins et tous les soirs,
19:26je pense que c'était quand même très difficile
19:28à ce moment-là de convaincre
19:29les Français,
19:31et à force d'abnégation,
19:34il y est parvenu.
19:36Il y a la défense aussi
19:37de l'état de droit,
19:38Jean-Rémi Baudot.
19:39Aujourd'hui, on a l'impression que c'est plus bien
19:41à la mode dans toute une partie
19:43de la classe politique quand même.
19:44disons qu'il y a dans une partie
19:47de la classe politique
19:48l'idée que les juges seraient
19:50effectivement laxistes
19:52et que la question de l'état de droit
19:54finalement est un peu négociable
19:56parce qu'on serait allé un peu trop loin
19:59sur certains cadres de justice.
20:03C'est assez, en réalité,
20:04je trouve ça assez effarant
20:05ce qu'on entend depuis.
20:07Depuis, alors, c'est pas peut-être étonnant
20:09dans la bouche d'un Éric Zemmour
20:10ou d'une Marion Maréchal,
20:13mais les attaques contre Badinter
20:16sur son bilan au ministère de la Justice,
20:19par exemple, j'ai retrouvé des chiffres sur
20:20il était accusé, par exemple,
20:22d'avoir vidé les prisons.
20:23Bon, patatras, manque de bol,
20:25les chiffres montent qu'entre 1982 et 88,
20:27les personnes incarcérées,
20:29le chiffre a progressé de 63%.
20:31Donc, autant dire que quand il était
20:34au ministère de la Justice,
20:34il n'a pas vidé les prisons.
20:36Mais il y a aussi, effectivement,
20:37une attaque derrière ça
20:38de l'indépendance des juges,
20:40du Conseil constitutionnel
20:41qui briderait les libertés du peuple.
20:43Ça aussi, c'est Badinter,
20:44président du Conseil constitutionnel
20:45de 86 à 95.
20:47Et donc, c'est très clair.
20:48Il y a un agenda qui s'exprime
20:50à travers ce type d'événements.
20:51Agenda d'attaquer aussi nos institutions.
20:54On le voit aussi,
20:55on l'a vu aux États-Unis à certains égards,
20:57on le voit dans tous les pays
20:58qui se rapprochent de tentations autoritaires.
21:01Attaquer les juges,
21:02attaquer les conseils constitutionnels
21:03divers et variés.
21:04C'est aussi, d'une certaine manière,
21:06commencer à attaquer les libertés.
21:07Et attaquer encore politiquement
21:08Robert Badinter,
21:09ça c'est ce qu'on a pu entendre
21:10ou vous lire sous la plume d'Éric Zemmour,
21:12sous la plume de Mario Maréchal aussi.
21:15Mais à côté de ça,
21:15le Rassemblement National
21:16qui ne dit rien.
21:17C'est ce qui est très intéressant,
21:18c'est qu'Éric Zemmour,
21:19Mario Maréchal et quelques autres
21:20ne semblent pas avoir beaucoup évolé
21:22depuis un peu plus de 40 ans.
21:23Robert Badinter, à l'époque,
21:25subissait les mêmes attaques,
21:27la même violence.
21:28Il faut se rappeler d'ailleurs
21:29qu'à l'époque,
21:29Jean-Marie Le Pen lui-même
21:30défilait sous les fenêtres
21:31du garde des Sceaux
21:31Robert Badinter
21:32avec des policiers
21:33pour dénoncer, je le cite,
21:35au cri de Badinter assassin.
21:36En revanche,
21:37le Rassemblement National,
21:38toujours fidèle à sa stratégie
21:39justement de respectabilité,
21:41de normalisation,
21:43ne se mêle pas à ce concert.
21:44Il s'est indigné comme tout le monde
21:45d'ailleurs,
21:45y compris d'ailleurs
21:46Éric Zemmour et Mario Maréchal
21:47de la profanation
21:48de la tombe de Robert Badinter
21:49hier.
21:51Et puis, rappelons que Marine Le Pen
21:53ne réclame plus d'ailleurs
21:55le rétablissement de la peine de mort.
21:56C'est seulement depuis 2017.
21:58Oui, c'est récent.
21:58Voilà, il a quand même fallu
21:5936 ans après l'abolition
22:01de la peine de mort
22:01pour que Marine Le Pen
22:02renonce à réclamer son retour.
22:05Merci à vous, Renaud.
22:06C'est moi qui vous remercie.
22:07Non, non, c'est moi qui vous remercie.
22:08Bon, écoutez,
22:09on réglera ça une autre fois.
22:10Merci Stéphanie Despierre,
22:12journaliste politique à LCP.
22:14Merci Jean-Rémi Baudot,
22:15chef du service politique
22:17de France Info.
22:17Et merci à vous
22:18d'avoir suivi les informés
22:20qui reviennent bien sûr ce soir
22:21à 20h.
22:22Victor Maté.
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