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Découvertes et explorations |
L'origine
du nom d'Afrique Pendant l'Antiquité et au Moyen âge, l'Afrique reste largement méconnue, bien que des liens commerciaux existent entre le monde méditerranéen et le continent. La Renaissance et l'époque des grandes navigations insèrent enfin l'Afrique dans la cosmovision européenne, bien qu'on n'en connaisse encore que les côtes. Le partage du monde qui a alors lieu entre Espagnols (Castillans) et Portugais (traité de Tordesillas, 1494) attribue aux premiers une grande partie de l'Amérique, et aux seconds (en plus du Brésil) la partie orientale des terres à découvrir. Ce sont donc eux que l'on retrouve à l'origine des premières découvertes en Afrique. Mais très vite, toutes les principales puissances européennes - France, Hollande, Angleterre, Allemagne - commencent à lorgner sur le continent. Elles établieront elles aussi le long des côtes de nombreux points d'appui à ce qui un peu plus tard deviendra leur appropriation du continent. Mais auparavant, la voie sera ouvertes par une foule d'explorateurs - précurseurs volontaires ou pas de l'entreprise coloniale qui se prépare : Mungo Park, René Caillié, Richard Burton, John Speke, David Livingstone, Henry Stanley, Savorgnan de Brazza, etc. Leurs noms sont entrés dans les livres d'histoire. L'âge des grandes explorations se terminera à la fin du XIXe siècle, et coïncide en gros avec la Conférence de Berlin, en 1885, qui consacre le dépeçage de l'Afrique par les Européens. Dates clés : 1486 - Bartolomeo Diaz atteint le Cap de Bonne Espérance. |
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La
découverte des côtes et des îles
L'Antiquité
seulement connu à peu près de l'Afrique sa frange septentrionale. Les
Égyptiens connaissaient la Nubie Diego
Cam dépasse l'équateur en 1484,
Bartolomeo
Diaz découvre deux ans plus tard le cap de Bonne-Espérance, que Vasco
Gama double en
1498.
Après l'installation des Portugais au Brésil, l'Afrique sera pour eux,
comme pour les autres Européens installés en Amérique, un réservoir
d'esclaves (traite négrière). De là les premières (mais non les seules
par la suite) raisons d'implantations le long des côtes. Les Français
s'établirent ainsi sur la côte occidentale, au XVIIe
siècle; les Hollandais au Cap, en 1650;
les Anglais en Guinée, un siècle plus tard. LAfrique est aussi une étape
sur la route des Indes, tout comme le sont les îles de l'Océan Indien
qu'on peut lui rattacher, Madagascar,
les Comores, les Seychelles,
les Mascareignes (Réunion, Maurice
et Rodrigues). Les Portugais seront encore
les précurseurs des découvertes dans ces mers, dès le début du XVIe
siècle.
Mais après la géographie (et la cartographie) de ce vaste espace restera
encore largement à faire. On devra attendre le milieu de XVIIIe
siècle, pour que sous l'impulsion de
La
Bourdonnais, plusieurs expéditions se lancent dans cette entreprise
et en viennent à bout Carte d'Afrique de 1711 (J.B. Homann). L'exploration de l'intérieur des Terres Une fois que l'on eût reconnu le côtes de l'Afrique, on tarda à se préoccuper de visiter l'intérieur. Il paraissait difficile d'accès, et fut longtemps jugé peu intéressant du point de vue économique (bien qu'on en fisse venir de l'ivoire et des métaux précieux). De plus, les Indes orientales et occidentales absorbaient toute l'attention. Seuls les Portugais établis au Sud du Congo et sur la côte de Mozambique pénétrèrent très loin; ils savaient, par exemple, que le Congo sort de deux lacs. Ils connaissaient et ont fait inscrire sur les cartes le royaume du Makoko et le lac Nyassa (lac des Malawi), mais ne communiquèrent à personne leurs observations. Aussi furent-elles traitées de fabuleuses à partir du XVIIesiècle. Cet intérieur ne fut véritablement été ouvert à la curiosité occidentale qu'à partir de la fin du XVIIIe siècle, avec des voyageurs tels que James Bruce, qui visita les sources du Nil bleu, en 1772, ou Mungo Park, mort au Niger en 1806. A partir de là ,
tout une litanie de voyageurs et d'explorateurs, Ã la fois auxiliaires
de l'entreprise de colonisation qui l'on envisage désormais, et bénéficiaires
de la curiosité qu'elle engendre, va se succéder sur le continent. Citons,
Lander,
qui descendit le Niger, jusqu'à Noun en 1830; Caillié,
le premier Européen qui revint vivant de Tombouctou
et qui traversât le Sahara Ceux-là et beaucoup
d'autres, idéalistes sincères ou opportunistes assoiffés de gloire,
toujours animés d'un courage et d'une énergie incroyables, vont préciser,
en quelques décennies l'essentiel de la géographie africaine. Le centre
du questionnement géographique au cours de cette période est hydrographique
et se déploie sur deux axes : d'une part, il s'agit de déterminer le
cours du Nil et d'en découvrir la source, et d'autre part de préciser
le cours du Congo (Zaïre) et d'établir son lien éventuel avec le système
des Grands Lacs. Si l'on excepte la détermination précise des sources
du Congo et du cours de ses grands affluents; l'exploration du pays au
Sud et à l'Ouest du lac Mvoutan Nzigué et en général des territoires
compris entre 40° et 20° de longitude Est et 7° ou 8° de latitude Nord,
et certaines parties du Maroc, ce programme sera rempli pour l'essentiel
quand commence le XXe
siècle Le Maroc constitue
un cas à part dans l'histoire des explorations de l'Afrique par les Européens.
Moins de quinze kilomètres séparent, au détroit de Gibraltar, ce pays
de l'Espagne, et pourtant, les voyages sont longtemps restés très difficiles
au Maroc, au point que jusqu'au début du XXe
siècle, nul pays, même le plus fermé
et le plus fanatique, ne peut, sous ce rapport, lui être comparé; alors
même que des explorateurs tels que Livingstone
ou Stanley se sont déjà enfoncés au coeur
de l'Afrique, le Maroc, aux portes de l'Europe n'a jamais été parcouru
entièrement par des Occidentaux. A partir de la seconde moitié du XIXe
siècle, les voyages vont y devenir plus
nombreux; la géographie se précise au fil des itinéraires, des cartes
sont étables, mais les cinq sixièmes du Maroc restent entièrement fermés
aux chrétiens; ils ne peuvent y entrer que par la ruse et au péril de
leur vie. Cette intolérance extrême n'est pas uniquement provoquée par
le fanatisme religieux; elle a sa source dans la crainte - dont l'histoire
montrera qu'elle est justifiée - de voir le pays parcouru par des émissaires
préparant ainsi la conquête future. Aussi, au tournant du siècle, les
deux tiers de la région marocaine demeurent-ils inexplorés
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