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Les îles Tristan da Cunha

 37 15 S, 12 30 W
Les îles Tristan da Cunha se situent par 37°6' de latitude Sud et 12° 18' de longitude Ouest, sur la route directe du Cap à Buenos Aires, à 2845 km² du Cap et 4000 de Buenos Aires. Ces îles appartiennent au Royaume-Uni et sont rattachées administrativement à Sainte-Hélène. Le groupe comprend : l'île de Tristan da Cunha proprement dite (l'unique habitée), Inaccessible Island, Nightingale Island et deux petits îlots, Middle Island et Stoltenhoff Island. La superficie totale de l'ensemble avoisine 207 km², dont 98 km² pour Tristan da Cunha elle-même.

La flore et la faune endémiques de l'archipel sont remarquables, avec de nombreuses espèces d'oiseaux marins, dont l'albatros de Tristan et le pétrel, ainsi que des plantes uniques comme la fougère arborescente et diverses espèces de carex. L'isolement extrême de l'archipel a permis le développement d'une biodiversité propre, mais aussi une grande vulnérabilité aux perturbations humaines ou biologiques.
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Carte des îles Tristan da Cunha.
Carte des îles Tristan da Cunha. (Fond de carte : OnEarth Global Mosaic).
Cliquer sur l'image pour afficher une carte détaillée.

Tristan da Cunha.
L'île principale, Tristan da Cunha, est de forme circulaire et mesure environ 11 km de diamètre. Elle est dominée par le volcan Queen Mary's Peak, qui atteint 2 062 mètres d'altitude et constitue le point culminant de l'archipel. Ce volcan, bien que considéré comme dormant, est actif; une éruption majeure en 1961 a conduit à l'évacuation temporaire des habitants. Le relief est extrêmement escarpé, avec des pentes abruptes descendant directement vers l'océan, ce qui rend l'accès difficile à la plupart du littoral.

Le volcan central est entouré d'une ceinture de pentes raides couvertes de landes, de prairies alpines et de tourbières à haute altitude, avec des ravines profondes façonnées par l'érosion. Une seule zone relativement plate existe sur la côte nord-ouest : la plaine dite « Settlement Plain », où se trouve le seul village habité, Edinburgh of the Seven Seas. Cette plaine, d'origine volcanique, est formée de coulées de lave anciennes et de dépôts de cendres consolidés, permettant un minimum d'activités agricoles.

La population (environ 300 personnes en 2006) est  concentrée dans le village de Edinburgh Settlement. Une douzaine d'hectares du sol de laves et de tuf sont cultivés en pommes de terre; le troupeau compte environ 600 boeufs et autant de moutons; les porcs et la volaille sont nombreux. Les chats sauvages, les phoques et les oiseaux de mer pullulent. La pêche aux langoustes, exploitée par des sociétés sud-africaines, offre des ressources supplémentaires. Il existe aussi une conserverie de langoustes implantée sur l'île.  L'île est desservie par bateau quelques fois par an depuis Le Cap. Il n'existe ni port en eau profonde ni aéroport. L'éducation, les soins médicaux de base, et les services essentiels sont assurés localement, avec un fort appui logistique du Royaume-Uni.

Le reste de l'île est largement inhospitalier et inhabité. On y trouve une variété d'écosystèmes volcaniques, notamment des falaises maritimes, des pentes herbeuses, des landes d'altitude et des zones humides. Le climat est océanique frais et humide, caractérisé par des températures modérées toute l'année (8–18 °C), des précipitations abondantes et une forte nébulosité. Les vents sont souvent violents, en particulier pendant l'hiver austral.

L'île Inaccessible.
Inaccessible Island, située à environ 45 km au sud-ouest de Tristan, est constituée de plateaux volcaniques culminant à 600 mètres, bordés de falaises abruptes. Elle est classée patrimoine mondial de l'Unesco en raison de son écosystème intact. 

L'île Nightingale.
Nightingale Island, plus petite (3,2 km²), est également volcanique, plus basse en altitude, mais extrêmement importante pour la nidification d'oiseaux marins.

Les deux îlots proches, Middle et Stoltenhoff, sont rocheux et exposés à des houles puissantes.
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Tristan da Cunha
L'île de Tristan da Cunha sur une ancienne lithographie.
Ci-dessous : Tristan da Cunha, par le cadet CW Browne (1818).
Tristan da Cunha

Histoire des îles Tristan da Cunha.
L'archipel a été découvert officiellement en 1506 par le navigateur portugais Tristão da Cunha, qui donna son nom à l'île principale. Toutefois, en raison de son relief escarpé et de l'absence de ports naturels, il ne débarqua jamais. Pendant plusieurs siècles, l'île resta inhabitée, bien que mentionnée sporadiquement sur les cartes maritimes et utilisée comme point de repère par les navigateurs européens traversant l'Atlantique Sud.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'archipel attira l'attention des marins néerlandais, français et britanniques, qui l'utilisèrent occasionnellement comme escale de fortune pour le ravitaillement en eau et en bois. Au début du XIXe siècle, pendant les guerres napoléoniennes, les Britanniques décidèrent d'occuper Tristan da Cunha pour empêcher toute tentative de sauvetage de Napoléon, alors exilé à Sainte-Hélène. En 1816, une garnison britannique s'installa temporairement sur l'île, mais elle fut rapidement démobilisée. Toutefois, un militaire écossais du nom de William Glass décida de rester sur place avec sa famille, devenant le fondateur de la communauté permanente.

À partir de cette installation initiale, la population se développa lentement, composée de colons d'origines diverses : britanniques, américains, sud-africains, italiens et métis. Le peuplement resta limité à une seule zone habitable : la plaine côtière du nord-ouest, où fut établi le village d'Edinburgh of the Seven Seas. Le mode de vie était fondé sur une économie autarcique : culture de pommes de terre, pêche, élevage de bétail et chasse aux otaries et aux oiseaux marins. Aucun argent n'a été utilisé pendant des décennies; l'économie reposait sur le troc et l'entraide communautaire.

Tout au long du XIXe siècle, Tristan da Cunha servit aussi d'escale pour les baleiniers américains et britanniques, ce qui apporta des échanges ponctuels de biens et d'informations. Toutefois, l'île resta isolée, coupée du monde pendant des mois, voire des années. Ce relatif isolement renforça la cohésion de la communauté, mais rendit aussi la population vulnérable aux catastrophes naturelles et aux épidémies. En 1885, un naufrage entraîna l'arrivée d'Italiens, enrichissant la diversité génétique et culturelle de l'île.

Le XXe siècle vit l'intégration progressive de l'île dans le monde moderne, bien que très lentement. Une liaison postale maritime irrégulière fut mise en place. En 1942, durant la Seconde Guerre mondiale, la Royal Navy établit une station météorologique et de surveillance radio à Tristan, pour surveiller les mouvements navals dans l'Atlantique Sud. Cet épisode constitua une ouverture majeure vers l'extérieur, avec la construction de bâtiments et l'arrivée de biens industriels. La station fut fermée après la guerre, mais elle laissa une empreinte durable dans la mémoire locale.

En 1961, une éruption du volcan Queen Mary's Peak força l'évacuation totale de la population vers le Royaume-Uni. Les insulaires vécurent principalement dans le sud de l'Angleterre, dans des conditions qui se révélèrent culturellement et psychologiquement difficiles. Malgré des tentatives britanniques de les relocaliser de manière permanente, la majorité d'entre eux réclama le droit de retourner à Tristan, ce qui fut accompli dès 1963. Cet événement renforça l'identité collective de la population, ainsi que son attachement à son environnement insulaire.

Depuis lors, la population se maintient autour de 250 à 270 habitants, tous vivant à Edinburgh of the Seven Seas. Le village est administré par un conseil local, sous la tutelle du gouverneur de Sainte-Hélène.  La mémoire historique de l'île est très présente dans la culture orale, les archives locales et les noms de famille qui témoignent des vagues d'installation successives. L'île, bien qu'ouverte au monde moderne par internet et la radio satellitaire, conserve un mode de vie particulier fondé sur la solidarité, la résilience face aux éléments naturels et la valorisation d'un patrimoine naturel et humain exceptionnel.

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