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37 15 S, 12 30 W |
Les
îles Tristan da Cunha se situent par 37°6' de latitude Sud et 12°
18' de longitude Ouest, sur la route directe du Cap à Buenos Aires La flore et la faune
endémiques de l'archipel sont remarquables, avec de nombreuses espèces
d'oiseaux marins, dont l'albatros de Tristan et le pétrel, ainsi que des
plantes uniques comme la fougère arborescente et diverses espèces de
carex. L'isolement extrême de l'archipel a permis le développement d'une
biodiversité propre, mais aussi une grande vulnérabilité aux perturbations
humaines ou biologiques.
Carte des îles Tristan da Cunha. (Fond de carte : OnEarth Global Mosaic). Cliquer sur l'image pour afficher une carte détaillée. Tristan
da Cunha.
Le volcan central est entouré d'une ceinture de pentes raides couvertes de landes, de prairies alpines et de tourbières à haute altitude, avec des ravines profondes façonnées par l'érosion. Une seule zone relativement plate existe sur la côte nord-ouest : la plaine dite « Settlement Plain », où se trouve le seul village habité, Edinburgh of the Seven Seas. Cette plaine, d'origine volcanique, est formée de coulées de lave anciennes et de dépôts de cendres consolidés, permettant un minimum d'activités agricoles. La population (environ
300 personnes en 2006) est concentrée dans le village de Edinburgh
Settlement. Une douzaine d'hectares du sol de laves
et de tuf sont cultivés en pommes de terre Le reste de l'île est largement inhospitalier et inhabité. On y trouve une variété d'écosystèmes volcaniques, notamment des falaises maritimes, des pentes herbeuses, des landes d'altitude et des zones humides. Le climat est océanique frais et humide, caractérisé par des températures modérées toute l'année (8–18 °C), des précipitations abondantes et une forte nébulosité. Les vents sont souvent violents, en particulier pendant l'hiver austral. L'île
Inaccessible.
L'île
Nightingale.
Les deux îlots proches,
Middle et Stoltenhoff, sont rocheux et exposés à des houles puissantes.
L'île de Tristan da Cunha sur une ancienne lithographie. Ci-dessous : Tristan da Cunha, par le cadet CW Browne (1818). Histoire des îles
Tristan da Cunha.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'archipel attira l'attention des marins néerlandais, français et britanniques, qui l'utilisèrent occasionnellement comme escale de fortune pour le ravitaillement en eau et en bois. Au début du XIXe siècle, pendant les guerres napoléoniennes, les Britanniques décidèrent d'occuper Tristan da Cunha pour empêcher toute tentative de sauvetage de Napoléon, alors exilé à Sainte-Hélène. En 1816, une garnison britannique s'installa temporairement sur l'île, mais elle fut rapidement démobilisée. Toutefois, un militaire écossais du nom de William Glass décida de rester sur place avec sa famille, devenant le fondateur de la communauté permanente. À partir de cette installation initiale, la population se développa lentement, composée de colons d'origines diverses : britanniques, américains, sud-africains, italiens et métis. Le peuplement resta limité à une seule zone habitable : la plaine côtière du nord-ouest, où fut établi le village d'Edinburgh of the Seven Seas. Le mode de vie était fondé sur une économie autarcique : culture de pommes de terre, pêche, élevage de bétail et chasse aux otaries et aux oiseaux marins. Aucun argent n'a été utilisé pendant des décennies; l'économie reposait sur le troc et l'entraide communautaire. Tout au long du XIXe siècle, Tristan da Cunha servit aussi d'escale pour les baleiniers américains et britanniques, ce qui apporta des échanges ponctuels de biens et d'informations. Toutefois, l'île resta isolée, coupée du monde pendant des mois, voire des années. Ce relatif isolement renforça la cohésion de la communauté, mais rendit aussi la population vulnérable aux catastrophes naturelles et aux épidémies. En 1885, un naufrage entraîna l'arrivée d'Italiens, enrichissant la diversité génétique et culturelle de l'île. Le XXe siècle vit l'intégration progressive de l'île dans le monde moderne, bien que très lentement. Une liaison postale maritime irrégulière fut mise en place. En 1942, durant la Seconde Guerre mondiale, la Royal Navy établit une station météorologique et de surveillance radio à Tristan, pour surveiller les mouvements navals dans l'Atlantique Sud. Cet épisode constitua une ouverture majeure vers l'extérieur, avec la construction de bâtiments et l'arrivée de biens industriels. La station fut fermée après la guerre, mais elle laissa une empreinte durable dans la mémoire locale. En 1961, une éruption du volcan Queen Mary's Peak força l'évacuation totale de la population vers le Royaume-Uni. Les insulaires vécurent principalement dans le sud de l'Angleterre, dans des conditions qui se révélèrent culturellement et psychologiquement difficiles. Malgré des tentatives britanniques de les relocaliser de manière permanente, la majorité d'entre eux réclama le droit de retourner à Tristan, ce qui fut accompli dès 1963. Cet événement renforça l'identité collective de la population, ainsi que son attachement à son environnement insulaire. Depuis lors, la population se maintient autour de 250 à 270 habitants, tous vivant à Edinburgh of the Seven Seas. Le village est administré par un conseil local, sous la tutelle du gouverneur de Sainte-Hélène. La mémoire historique de l'île est très présente dans la culture orale, les archives locales et les noms de famille qui témoignent des vagues d'installation successives. L'île, bien qu'ouverte au monde moderne par internet et la radio satellitaire, conserve un mode de vie particulier fondé sur la solidarité, la résilience face aux éléments naturels et la valorisation d'un patrimoine naturel et humain exceptionnel. |
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