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Nucléosynthèse

On nomme nucléosynthèse l'ensemble des processus par lesquels les noyaux atomiques se forment et évoluent dans l'univers. La nucléosynthèse dessine une histoire continue : les premiers éléments sont issus du big bang, les étoiles génèrent progressivement la majorité des noyaux légers à moyens, et les phénomènes cataclysmiques produisent les éléments lourds. Cette succession explique la composition chimique actuelle de l'univers.

La nucléosynthèse primordiale.
La nucléosynthèse primordiale est un processus qui a eu lieu dans les toutes premières minutes après le début de l'expansion de l'univers, après que l'univers, encore très chaud et dense, s'est suffisamment pour permettre la formation , d'abord des quarks eux-mêmes, puis des protons et neutrons à partir de ceux-ci. Après la formation des protons et neutrons, les réactions principales ont été :

p + n → ²H + γ (formation du deutérium)

²H + p → ³He + γ

²H + n → ³H + γ

³H + p → ⁴He + γ

³He + n → ⁴He + γ

³He + ³He → ⁴He + 2p

Ces réactions ont mené à une abondance d'environ 75 % d'hydrogène et 25 % d'hélium en masse, plus des traces de deutérium, ³He et ⁷Li.

La nucléosynthèse dans les étoiles de la séquence principale.
La nucléosynthèse stellaire a pris ensuite le relai. À partir de l'hydrogène initial, la fusion nucléaire au coeur des étoiles transforme progressivement la matière. 

Dans les étoiles de la séquence principale. Pour les étoiles de faible masse comme le Soleil qui est actuellement dans cette phase de son existence, le cycle proton-proton est dominant :

p + p → ²H + e⁺ + νₑ

²H + p → ³He + γ

³He + ³He → ⁴He + 2p

Il existe des variantes, mais le résultat global est : 4p → ⁴He + 2e⁺ + 2νₑ + énergie. Dans des étoiles plus massives, le cycle CNO (carbone-azote-oxygène) est le processus dominant :
¹²C + p → ¹³N + γ

¹³N → ¹³C + e⁺ + νₑ

¹³C + p → ¹⁴N + γ

¹⁴N + p → ¹⁵O + γ

¹⁵O → ¹⁵N + e⁺ + νₑ

¹⁵N + p → ¹²C + ⁴He

Le cycle se ferme en restituant le carbone initial et produit de l'hélium à partir d'hydrogène.

Nucléosynthèse stellaire tardive.
Quand l'hydrogène est épuisé dans le coeur, les noyaux d'hélium fusionnent entre eux pour donner du carbone et de l'oxygène. 

³α → ¹²C (réaction triple alpha)

¹²C + α → ¹⁶O + γ

Dans les étoiles massives, la succession des fusions atteint des noyaux plus lourds : carbone, néon, oxygène, silicium, jusqu'à la formation du fer et du nickel, limites ultimes car au-delà, les réactions de fusion deviennent endothermiques. On observe les cycles de combustion suivants :
Combustion du carbone : ¹²C + ¹²C → ²⁰Ne + α ou ²³Na + p

Combustion de l'oxygène : ¹⁶O + ¹⁶O → ²⁸Si + α, etc.

Combustion du silicium : succession de captures α et désintégrations donnant des noyaux proches du fer et du nickel (⁵⁶Fe, ⁵⁶Ni).

Nucléosynthèse explosive.
La nucléosynthèse explosive survient lors des supernovae. Quand le coeur d'une étoile massive s'effondre, l'énergie libérée et le flux intense de neutrons et de neutrinos permettent la formation d'éléments plus lourds que le fer. Ce phénomène produit une grande variété d'éléments, dispersés ensuite dans l'espace par l'explosion et réintégrés dans les générations suivantes d'étoiles et de planètes. Les réactions typiques sont des captures multiples de neutrons par des noyaux préexistants, suivies de désintégrations β⁻.

Nucléosynthèse par capture neutronique lente.
La nucléosynthèse par capture lente de neutrons, appelée processus s (slow), se déroule dans l'intérieur des étoiles géantes rouges, dans les couches où l'hélium brûle. Les noyaux capturent progressivement des neutrons avec un rythme suffisamment lent pour que les désintégrations β stabilisent le noyau avant la capture suivante. Cela permet de former des isotopes stables d'éléments plus lourds que le fer, jusqu'au bismuth environ. Les neutrons proviennent de réactions comme :

¹³C + α → ¹⁶O + n

²²Ne + α → ²⁵Mg + n

Les noyaux lourds présents capturent ces neutrons :
(Z, A) + n → (Z, A+1)
Si le noyau instable obtenu a une demi-vie relativement courte, il se désintègre par β⁻ :
(Z, A+1) → (Z+1, A+1) + e⁻ + ν̅ₑ
Ce processus lent suit la vallée de stabilité et construit progressivement des éléments jusqu'au bismuth.

La nucléosynthèse par capture neutronique rapide.
La nucléosynthèse par capture rapide de neutrons, ou processus r, se produit lors d'événements très violents comme les fusions d'étoiles à neutrons ou certaines supernovae. Le flux de neutrons y est si intense que les noyaux accumulent rapidement un grand nombre de neutrons avant de pouvoir se désintégrer.

(Z, A) + n + n + … → (Z, A+k)
Les désintégrations β successives transforment ensuite ces noyaux très riches en neutrons en éléments stables, produisant ainsi les noyaux les plus lourds du tableau périodique, comme l'or, le platine, le thorium ou l'uranium.

Nucléosynthèse par capture de protons.
On identifie également le processus p, qui permet la formation d'isotopes stables riches en protons rares, dits protoniques, qui ne peuvent être produits par les processus s ou r, et qui sont produits par capture de protons ou par photodésintégration dans les environnements stellaires très énergétiques. Ce processus implique principalement des réactions de type :

(Z, A) + p → (Z+1, A+1) + γ

(Z, A) + γ → (Z-1, A-1) + p

Ces réactions nécessitent des conditions de température extrêmement élevées, comme celles atteintes dans les supernovae, où des photons très énergétiques induisent des photodésintégrations.
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