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Les
langues
oto-manguéennes sont des langues
amérindiennes parlées principalement au Mexique
(et pour quelques-unes au Nicaragua et au Costa-Rica). Elles peuvent se
classer comme suit :
-
Oto-manguéen
occidental |
Oto-paméen-chinantèque |
Oto-paméen |
Otomi
(parlé dans les Etats mexicains de Hidalgo, Guanajuato et Queretaro et
Ă Mexico).
Mazahuan
(parlé dans le Michoacan et à Mexico) |
Matlatzinque-Ocuiltèque
(langues
parlées principalement dans la vallée de Mexico) |
Matlalzinque
ou Meztitlanèque (Sud de Mexico et vallée de Toluca)
Chichimèque
Ocuiltèque
ou Tlahuican (menacé d'extinction)
Pamé |
Chinantèque
(langues
parlées dans l'Oaxaca) |
Chiltépèque
Lalanan
Ojitlan
Palantlan
Quiotépèque
Usilan |
Tlapanèque-Manguéen |
Tlapanèque-Subtavien |
Subtiavien
(parlé à Subtavia, qui est un quartier de Léon au Nicaragua)
Tlapanèque
(parlé dans l'Etat mexicain de Guerrero) |
Manguéen |
Mangue
ou Chorotégan, Dirian, Nagrandu, Orotiñan (parlé au Nicaragua et au
Costa-Rica)
Chiapanèque
(parlé dans l'Etat mexicain du Chiapas) |
Oto-manguéen
oriental |
Popolanquien-Zapotèque |
Popolocanien |
Mazatèque
(parlé dans les Etats de Puebla et d'Oaxaca) |
Choco-Popolocanien |
Popolocan
(parlé dans les Etats de Puebla et d'Oaxaca)
Chocho
(parlé dans l'Oaxaca)
Ixcatèque
(parlé dans l'Oaxaca, menacé d'extinction) |
Zapotéquien
(langues
parlées dans l'Etat d'Oaxaca) |
Zapotèque
(nombreux dialectes)
Chatino |
Amuzgo-mixtéquien |
Amuzguien
(une variété parlée dans l'Oaxaca et une autre dans le Guerrero) |
Mixtéquien |
Mixtèque-Cuicatèque |
Mixtèque
(parlé dans les Etats de Guerrero, Puebla et Oaxaca)
Cuicatèque
(parlé dans l'Etat de Oaxaca) |
Trique
(parlé dans l'Oaxaca) |
(Source
: Universidad Mesoamericana / Campbell, 1997)
Principales langues
L'otomi est une langue parlée au Mexique
par environ 200 000 locuteurs et on lui reconnait une dizaine de
dialectes. Elle manque des articulations f, l, r, s, mais possède
beaucoup d'aspirations gutturales et nasales qui n'ont pas d'analogues
dans les langues européennes. Les
Otomis ont une manière sèche et brusque d'articuler les consonnes k,
p et t, qui a fait appeler ces consonnes détonantes. Ils prononcent
les voyelles avec une variété de tons ou accents qui servent à distinguer
une foule de mots autrement homophones.
Mais ce qui caractérise surtout l'otomi
parmi les langues environnantes, c'est le monosyllabisme de ses mots :
le nombre des mots de deux et principalement de trois syllabes est très
restreint. Il n'y a ni genres grammaticaux
ni flexions dans les noms. Un mĂŞme mot, suivant
le sens général de ceux qui l'accompagnent, est substantif
ou verbe; il peut aussi avoir Ă la fois les sens
d'adjectif et d'adverbe.
Quand cela est nécessaire pour la clarté de la phrase,
on fait précéder le nom de la particule na pour indiquer le substantif,
et de la particule sa pour indiquer l'adjectif; on peut encore distinguer
le substantif et l'adjectif par la règle qui veut que le qualificatif
précède le terme qualifié. La
conjugaison
se fait au moyen de particules indiquant les idées de personne, de temps
et de mode. La distinction des voix
est inconnue. (B.).
Le mixtèque est parlé au Mexique
dans les États d'Oaxaca et de Chiapas. On
y distingue une cinquantaine de dialectes (ou langues). II manque des articulations
b,
f, p, r. II a un grand nombre de pronoms personnels
différents, dont l'emploi dépend de l'âge, du sexe et de la condition
des interlocuteurs, ou de ce que l'objet dont on parle est animé, inanimé
ou mort. La négation varie aussi selon les temps du verbe.
La conjugaison est riche, mais elle n'a pas de passif par flexion. Le verbe
substantif y est tout régulier. Il y a un grand nombre de verbes fréquentatifs.(
A. de los Reyes, Arte de la lengua in mixteca, Mexico, 1593, in-4°;
Francisco de Alvarado, Vocabolario mixteco). (B.)
Le zapotèque est un langue parlée
au Mexique, dans toute la Zapotéca ou Tzapotéca, qui est une partie de
l'Etat d'Oaxaca, limitée au sud par l'Océan Pacifique ,
à l'exception d'une très petite fraction de territoire occupée par les
Chontales.
Le mot Tzapoteco ou Tzapoteca
est un nom national dérivé du mot aztèque Tzapotlan, qui veut
dire : le lieu des Zapotes, nom espagnolisé d'un fruit très connu que
l'on rencontre en plusieurs lieux du Mexique.
Parmi les dialectes qui se rattachent Ă
cette langue, nous citerons : le Yope, Yopi ou Tlapanèque, parlé dans
l'Etat de Guerrero;
le Teca, dans le Michoacán
; le Popoluca, parlé au Guatemala; le Cincatèque,
l'Etla et l'Ocotlan, dans l'Etat d'Oaxaca.
On
doit au P. F. Juan de Cordova une grammaire de cette langue, imprimée
à Mexico en 1578; il existe encore sur le même sujet une Doctrine Chrétienne
écrite par Fr. Leonardo Levanto (Puebla, 1776); un dictionnaire anonyme
manuscrit; une Grammaire de Fr. Antonio Pozo; des sermons et des opuscules
de Fr. Diego Veragua; des miscellanées spirituelles de D. Cristobal Agüero,
etc.
La tradition représente les Zapotèques comme
une nation soeur de celles des Mixtèques. Les Zapotèques se distinguaient
des autres Amérindiens par leurs progrès dans la civilisation, même
avant d'avoir été soumis aux Aztèques.C'est aux Zapotèques, selon Humboldt,
qu'est due la construction du mitla ou miguitlan, désigné
dans les environs d'Oaxaca oĂą il se trouve, sous le nom de Palais de Mitla.
Il est surtout remarquable par ses colonnes
dépourvues de chapiteaux, et par ses grecques,
qui forment une sorte de mosaĂŻque et qui
ont une analogie frappante avec celles des vases
de la Grande-Grèce. L'architecture de
ce palais, l'élégance des grecques et des labyrinthes dont ses murs sont
ornés, et surtout le bas-relief trouvé
vers la fin du XVIIIe siècle près de
la ville d'Oaxaca, montrent que la civilisation des Zapotèques était
supérieure à celle des habitants de la vallée de Mexico.
(Jh. / MB). |
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