vignette collection Collection IDERIC
1968 - 1991
59 numéros
606 documents
Collection sur Persée 1968 - ...
Discipline anthropologie, linguistique, sociologie,
Éditeurs actuels URMIS, Unité de recherche Migrations et société
eISSN non attribué
DOI non attribué

Présentation de la collection

Le 19 janvier 1966, un décret du Ministère de l’éducation nationale crée la Commission nationale pour l’étude des relations interethniques. Ses inspirateurs (Henri Laugier, Charles Morazé), universitaires et fonctionnaires internationaux, ont largement contribué à l’institutionnalisation des sciences humaines et sociales en France. L’émergence, quelques années plus tôt, dans les organisations internationales, des notions de développement, de coopération, d’assistance technique suscite la mise en place de programmes de recherche et d’enseignement sur les relations ethniques et culturelles.

Basée à la Maison des Sciences de l’Homme à Paris la Commission nationale pour l’étude des relations interethniques est « chargée d’étudier et de proposer toutes mesures propres à développer les recherches et les enseignements dans le domaine des relations interethniques » (JO du 24 février 1966). A cet effet se trouve simultanément créé un centre de recherche sous tutelle du Ministère de l’éducation nationale, le CERIN, Centre d’étude des relations interethniques, à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Nice. Le CERIN devient en 1970 l’Institut d’études et de recherches interethniques et interculturelles (IDERIC), qui accueille jusqu’à sa fermeture en 1992 des chercheurs de plusieurs disciplines (sociologie, anthropologie, linguistique, littérature, psychologie, histoire). Les recherches menées par le CERIN/ IDERIC sont envisagées sous l’angle des mécanismes psychosociologiques de la catégorisation, des situations de plurilinguisme et du changement linguistique, des effets des mouvements migratoires sur les identités collectives, des productions littéraires des minoritaires, etc. Le CERIN/ IDERIC a bénéficié du soutien de nombreux chercheurs reconnus au niveau international (notamment Roger Bastide, François Raveau ou Otto Klineberg) et de la collaboration de plusieurs institutions (UNESCO, CNRS, MSH, Ministère de la culture, etc.).

L’existence du CERIN/ IDERIC amène à nuancer les discours habituels sur un « tabou » de l’ethnicité ou sur un « retard » de la recherche française sur les questions ethniques et raciales. Elle montre un intérêt institutionnel, dès les années 1960, pour la recherche et l’enseignement dans ce domaine. Pour Pierre Bessaignet, premier directeur du CERIN/ IDERIC, ces nouvelles recherches s’ancraient dans un contexte pensé comme multiple et global : fondements racistes de la seconde guerre mondiale ; processus de décolonisation, tant dans les anciennes puissances coloniales que dans les nouveaux Etats indépendants ; réorganisation des rapports internationaux et brassage des populations. La création du CERIN/ IDERIC témoigne du renouvellement, au cours des années soixante, des rapports politiques et intellectuels à l’Autre et à l’étranger : nouvelle configuration de la gestion des étrangers en France ; décolonisation et affirmation d’un tiers-mondisme fissurant les hiérarchies planétaires ; affirmation du rôle des agences des Nations Unies dans la définition de thématiques prioritaires (état des tensions dans le monde, racisme, minorités notamment). Elle va aussi à contre-courant des certitudes de l’époque sur la marche irrésistible de la modernité universalisante prévoyant le déclin de la saillance des questions ethniques, ou la renvoyant aux obsessions identitaires des minorités nationales. L’institutionnalisation du champ d’étude sur les relations interethniques reste néanmoins timide, et il faudra attendre les années 1990 pour que se développent des débats sur le sens et la portée de cette qualification.

L’ambition scientifique du CERIN/ IDERIC se reflète notamment dans sa politique éditoriale, avec la création de deux revues, « Ethnies » et « Bulletin du Centre d’Etudes des Plurilinguismes », de plusieurs collections et de co-éditions. La numérisation du fonds CERIN/IDERIC témoigne de la richesse scientifique et du caractère novateur des travaux menés par l’équipe niçoise. Elle permet également de retracer la constitution d’un champ de recherche sur les relations interethniques et raciales en France et de revisiter les questions qui y étaient soulevées à la lumière des débats actuels.

La création de la collection IDERIC est le résultat d’une collaboration entre le SCD, Service Commun de Documentation, de l’Université Nice Sophia Antipolis (Michel Lorenzo), le service IST, Information Scientifique et Technique, de l’IRD (Laurence Goury) et l’URMIS, Unité de recherche migrations et société, héritière du CERIN/ IDERIC (Elisabeth Cunin, Philippe Poutignat, Jocelyne Streiff-Fénart). Les publications, ainsi que les rapports de recherche du CERIN/ IDERIC, les ouvrages et revues réunis pendant plus de 20 ans, sont disponibles à la BU Saint Jean d’Angély, Université Nice Sophia Antipolis.

Liens

Site de l’URMIS, Unité de recherche Migrations et société

Site de la BU Saint Jean d’Angély, Nice, collections remarquables

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Ethnies

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Bulletin du Centre d'étude des plurilinguismes

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Centre d'études des relations interethniques de Nice - Comptes rendus

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Notes, notules, informations. Section de sociologie Nice

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