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Assez communes
(15 à 20% des galaxies répertoriées), les galaxies
elliptiques, dont les dimensions peuvent être très diverses, sont des
galaxies dont l'apparence globale, comme l'indique leur nom, d'ellipsoïdes
plus ou moins aplati. Ce sont des objets de forme régulière, sans structure
interne marquée (pas de disque ou de bras spiraux, en particulier), mais
dont les régions centrales sont plus brillantes, leur éclat
diminuant régulièrement du centre vers l'extérieur. On rencontre des
galaxies elliptiques de dimensions et de masses
extrêmement variables. C'est parmi elles que se recrutent les plus petites
galaxies connues, les naines sphéroïdales, aussi bien que les plus grosses...
Les galaxies elliptiques géantes, se rencontrent
généralement au centre des amas de galaxies.
Une localisation, qui ajoutée à leurs autres propriétés laisse supposer
qu'elles se sont construites progressivement à la suite de collisions
entre galaxies plus petites, et qu'elles ont continué à en absorber quand
elles grandi. Ces galaxies supergéantes, dites cannibales, sont rangées
dans une classe à part, notée cD.
Le
poids et la forme |
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Mise en ordre |
La classification
morphologique de Hubble leur attribue la lettre E, suivie d'un chiffre
qui correspond à leur aplatissement, et qui va de 0, lorsqu'elles sont
quasiment sphériques, à 7, pour les plus elliptiques d'entre elles. La
cause de l'aplatissement n'est pas claire. Mais contrairement à l'opinion
longtemps adoptée, les différences observées n'apparaissent pas liées
à des différences de vitesse de rotation : toutes les galaxies elliptiques
tournent très lentement sur elles-mêmes. On ajoutera que les petites
galaxies de type E0 sont communément rangées, depuis le milieu des années
1980, dans une famille à part, celle des galaxies sphéroïdales.
Outre leur forme, un second point doit être pris
en considération : les galaxies elliptiques existent en plusieurs tailles.
On distinguera ainsi les galaxies elliptiques naines et les galaxies elliptiques
géantes.
Les galaxies elliptiques naines et
les galaxies naines sphéroïdales ne comportent que quelques dizaines
de millions d'étoiles. Certaines peuvent se trouver
aussi satellisées autour de galaxies plus grosses. La Voie
lactée possède, par exemple, au moins neuf de ces objets pour satellites.
Mentionnons les naines du Dragon, du Sculpteur,
du Sextant. Dans le cas de M 31 (galaxie d'Andromède),
on peut citer M 32.
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Les galaxies naines
sphéroïdales
Les naines sphéroïdales,
étiquetées dSphs (= dwarf spheroidal
systems) dans la littérature technique,
sont de très petites galaxies, les plus petites galaxies connues, et les
moins lumineuses. Leurs masses sont comprises entre 10 millions et cent
millions de masses solaires, et leur diamètre entre 5000 et 20 000 années-lumière.
Leur faible luminosité les range par ailleurs le plus souvent dans une
classe de galaxies particulières que l'on trouvera
désignées dans ce site sous le nom de galaxies fantômes ou galaxies
à faible brillance de surface. Ces objets, formées de vieilles étoiles
(mais qui ont parfois une histoire de formations stellaires complexe),
et pratiquement dépourvues de gaz interstellaire, ressemblent assez Ã
de très gros amas globulaires. Elles s'en distinguent cependant sur plusieurs
points.
Ainsi, alors que les amas globulaires
présentent une forte concentration en leur centre, les naines sphéroïdales
sont relativement faiblement peuplées dans leurs régions centrales. Ce
qui pose d'ailleurs une difficulté quand les astronomes cherchent à comprendre
comment elles se sont formées. Certaines hypothèses conduisent à y voir
des bulbes d'anciennes galaxies spirales dont le
disque aurait été arraché par des effets de marée,
lors d'interactions avec d'autres galaxies, d'autres les rapprochent des
galaxies tidales, qui sont formées à partir de la matière
expulsée, ici encore par effet de marée, lors d'interactions ou de collisions
entre galaxies plus grosses.
Enfin, comme elles semblent
correspondre à des régions de forte concentration de matière
sombre (là encore contrairement aux amas globulaires), les astronomes
sont conduits à envisager leur formation dans le cadre des modèles Ã
matière sombre froide (actuellement en faveur). Les naines sphéroïdales
pourraient alors être comme les briques à partir desquelles se seraient
formées par fusions et absorptions successives les galaxies plus grosses.
Mais, une nouvelle difficulté apparaît - cette fois quand on compare
le nombre de galaxies naines qui doivent se former selon les modèles et
celles qu'on dénombrent en réalité : dans le Groupe Local, en tout cas,
le compte n'y est pas.
Enfin, certaines naines sphéroïdales
sont immergées de de petits systèmes d'amas globulaires satellites satellisées
autour d'elles. (ex : naines du sagittaire et du Fourneau dans le Groupe
Local, F8D1 dans le groupe de M 81). |
Les galaxies elliptiques géantes peuvent,
pour leur part renfermer des millions de milliards d'étoiles. C'est parmi
elles que l'on rencontre les plus grosses des galaxies, Ã l'image de NGC
5128, (Centaure) ou M 87
(Vierge). Ces deux galaxies sont également, comme
c'est souvent le cas pour leurs congénères les plus massives, des radiosources
(respectivement Centaurus A et Virgo A) : elles montrent d'importants signes
d'activité dans leur noyau, et projettent également de longs jets de
gaz très chaud, loin dans le milieu intergalactique.
M
32
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NGC
5128
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Régime
diététique... |
Rouages |
Du point de vue de leur composition,
les galaxies elliptiques partagent une autre caractéristique importante
: elles sont composées d'étoiles analogues à celle du sphéroïde de
notre Galaxie; autrement dit, elles sont formées de vieilles étoiles
de population II. Il existe néanmoins
quelques nuances dans la composition chimique des étoiles selon qu'elles
appartiennent à une galaxie naine, ou à une géante. Les premières semblent
plus pauvres en éléments chimiques lourds, ce qui signifie qu'elles sont
probablement nées dans un milieu plus "primitif" que les secondes.
Les galaxies elliptiques, comme les galaxies sphéroïdales
contiennent de la matière sombre, ou plus exactement, occupent le centre
d'un halo de matière sombre. Le plus souvent aussi, elles se révèlent
exemptes de poussières. Les cas de galaxies elliptiques poussiéreuses
sont en fait assez minoritaires, mais l'on peut encore citer l'exemple
remarquable de NGC 5128, dont le plan
équatorial est barré d'un disque de poussières, et qui est aussi l'une
des plus grosses galaxies connues.
L'absence ou la pauvreté en gaz
et en poussières, qui sont respectivement
la matière première et le facilitateur de la formation des étoiles montre
que très peu d'étoiles naissent dans ces galaxies. La vieillesse et le
peu d'éclat de leur population stellaire permet même de comprendre que
le processus d'astration dans ces objets à cessé depuis très longtemps.
peut-être parce que les étoiles ont consommé toute la matière première
à leur disposition; mais peut-être plus certainement à cause des mécanismes
liés à la formation de ce type de galaxies : les géantes en tout cas
s'interprètent comme le produit de la fusion de galaxies plus petites.
De telles collisions, comme le sont aussi des passages rapprochés, sont
susceptibles de souffler le gaz interstellaire dans le milieu intergalactique
et, partant, d'inhiber toute évolution ultérieure.
La présence de poussières dans certains cas pourrait
d'ailleurs s'expliquer par le même processus : cette fois ces poussières
seraient le relief d'un repas relativement récent, où une galaxie spirale
aurait pu être absorbée par une galaxie elliptique géante déjà bien
formée. On peut également comprendre l'origine de l'activité de ces
galaxies comme l'effet d'une absorption de matière récemment importée
par un trou noir géant central. |
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