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La physique
est la science qui étudie les propriétés générales de la matière
afin d'établir des loi rendant compte des pénomènes matériels. Elle
se divise en plusieurs branches qui sont presque autant de sciences indépendantes.
La physique fondamentale s'occupe, expérimentalement et théoriquement,
des phénomènes à l'échelle atomique et sub-atomique : c'est la physique
des particules, qui repose sur les principes de la mécanique quantique.
Aujourd'hui son but est principalement de mettre d'unifier les diverses
interactions (électromagnétique, interactions forte et faible, gravitation)
qui régissent l'ensemble des phénomènes naturels.
Les concepts généraux
de la physique
Les objets de la
physique.
La
matière et l'énergie.
Parmi les objets
d'étude les plus fondamentaux de la physique, on trouve la notion de matière,
qui désigne tout ce qui a une masse et occupe un volume.
L'énergie, quant
à elle, est la capacité d'un système à produire un travail
ou à provoquer un changement. Elle existe sous différentes formes : énergie
mécanique (énergie cinétique + énergie potentielle), énergie thermique,
énergie électrique, énergie chimique, énergie nucléaire, etc.,
et elle peut se transformer d'une forme à une autre sans se perdre, selon
le principe de conservation.
L'énergie et la
matière sont liées par l'équation
d'Einstein E=mc2, qui montre que la
masse est une forme d'énergie.
• La
matière
ordinaire est constituée d'un nombre réduit de particules élémentaires
: protons, neutrons et électrons. La matière se rencontre dans trois
principaux états : solide, liquide et gazeux. Dans un solide, les particules
sont étroitement liées et ont une structure ordonnée. Dans un liquide,
les particules sont moins liées et peuvent se déplacer les unes par rapport
aux autres. Dans un gaz, les particules sont éloignées et se déplacent
librement dans toutes les directions. Il existe aussi d'autres états de
la matière, à l'instar des plasmas qui correspondent un état de la matière
dans lequel les particules sont ionisées.
• L'énergie,
de façon générale, est une propriété de tout corps ou tout système
matériel (un ou plusieurs corps dans une portion définie de l'espace).
L'énergie totale égale alors à la somme de tous les types d'énergie
qui lui sont attachés. Si ce système n'a pas d'interactions avec le reste
du monde, la quantité totale d'énergie est conservée. Par exemple, en
mécanique, l'énergie totale E d'un système isolé s'exprime comme la
somme de l'énergie cinétique K = ½ .mv² et de l'énergie potentielle
U, soit E = K + U, où K et U peuvent varier (en se transformant l'une
dans l'autre), mais avec E qui reste constante. L'énergie peut aussi être
transférée à un autre système ou échangée, avec sous sans transformation.
Les diverses formes d'énergie peuvent se transformer les une dans les
autres au cours des processus qui affectent le corps ou le système de
corps concerné.
Le
temps et l'espace.
Le temps est une
dimension essentielle qui permet de situer les événements dans une chronologie
et de mesurer la durée des phénomènes physiques.
L'espace est le cadre dans lequel les objets et les événements existent
et se déplacent. La relativité d'Einstein fond l'espace et le temps en
une entité unique le continuum espace-temps.
• Le
temps
est généralement considéré en physique classique comme une quantité
absolue, indépendante de la matière et de l'espace. Il est représenté
par une échelle linéaire et est habituellement mesuré en secondes, minutes,
heures, jours, etc. Dans le cadre de la relativité restreinte et de la
relativité générale, le concept de temps est plus complexe. Selon la
relativité restreinte, le temps n'est plus absolu, mais relatif à la
vitesse
de déplacement d'un observateur par rapport
à un autre (le temps s'écoule plus lentement pour un objet en mouvement
rapide par rapport à un observateur au repos). Dans la relativité générale,
le temps est aussi influencé par la gravitation. La présence d'une masse
ou d'une énergie courbe l'espace-temps, ce qui a pour effet de ralentir
l'écoulement du temps dans les régions où règne un fort champ gravitationnel.
En physique quantique, le temps est traité comme un paramètre dans les
équations et modèles, mais il peut également être considéré comme
une observable dynamique, soumise à des opérateurs et à des évolutions
quantiques.
• L'espace
est traditionnellement représenté par les dimensions x, y et z. En physique
relativiste, l'espace tridimensionnel est associé à la dimension temporelle,
pour constituer l'espace-temps à quatre dimensions. Outre par sa dimension,
qui est le nombre de coordonnées nécessaires pour y définir la position
d'un point, l'espace peut être caractérisé par sa courbure et sa topologie.
La relativité générale explique comment la courbure de l'espace peut
varier en fonction de la distribution de matière et d'énergie dans l'univers.
La topologie de l'espace fait référence à la structure globale de l'espace,
en termes de connexions et de déformations possibles. Par exemple, l'espace
peut être topologiquement équivalent à une sphère, à un tore, ou même
à des espaces beaucoup plus complexes.
Le
mouvement et les forces.
Le mouvement
est un autre concept central, défini par le changement de position d'un
objet dans le temps par rapport à un référentiel
donné. Il est caractérisé par la vitesse, l'accélération
et la trajectoire. Un changement dans ces
paramètres implique l'intervention de forces,
qui sont des interactions capables de modifier l'état de repos ou de mouvement
d'un objet. Ces forces peuvent être de contact (comme la friction) ou
à distance (comme la gravitation ou l'électromagnétisme).
La masse
et l'inertie sont liées à la résistance
qu'oppose un objet à un changement de l'état de mouvement. Plus un objet
est massif, plus il est difficile de modifier sa vitesse.
Le concept de champ
permet de représenter l'influence exercée par une force dans l'espace,
comme le champ gravitationnel, le champ électrique ou le champ magnétique.
Un champ attribue une grandeur (scalaire ou vectorielle) Ã chaque point
de l'espace.
Grandeurs physiques
et mesures.
Les
grandeurs physiques.
On appelle grandeurs
physiques les caractéristiques mesurables d'un phénomène, d'un objet
ou d'un système que la physique cherche à quantifier. Chaque grandeur
est associée à une unité qui permet d'exprimer
sa valeur numériquement. On distingue les grandeurs fondamentales, qui
ne dépendent d'aucune autre, et les grandeurs dérivées, qui s'expriment
à partir des fondamentales à l'aide de relations mathématiques.
Les normes métrologiques
et le Système International
(SI) d'unités assurent une base commune pour toutes les mesures et comparaisons.
Elles permettent une communication claire et précise entre scientifiques
du monde entier, en garantissant que les mesures soient cohérentes, reproductibles
et fiables. Les grandeurs fondamentales selon le Système International
sont au nombre de sept : la longueur (mètre, m), la masse (kilogramme,
kg), le temps (seconde, s), l'intensité électrique (ampère, A), la température
thermodynamique (kelvin, K), la quantité de matière (mole, mol) et l'intensité
lumineuse (candela, cd). Ces grandeurs permettent de définir toutes les
autres.
Par
exemple, la vitesse est une grandeur dérivée qui se mesure en mètres
par seconde (m/s) et qui correspond à une variation de position par unité
de temps. L'accélération est la variation de vitesse par unité de temps,
mesurée en m/s². La force, selon la deuxième
loi de Newton, est le produit de la masse et de l'accélération, son
unité est le newton (N), équivalente à kg·m/s². L'énergie s'exprime
en joules (J), qui correspondent à des newtons multipliés par des mètres
(N·m). La puissance est la quantité d'énergie transférée ou transformée
par unité de temps, mesurée en watts (W), soit J/s.
On distingue par ailleurs,
principalement, les grandeurs scalaires, qui n'ont qu'une valeur
numérique (comme la température ou l'énergie), et les grandeurs vectorielles,
qui possèdent à la fois une intensité, une direction et un sens (comme
la vitesse ou la force).
Les
mesures.
La mesure d'une
grandeur physique repose sur une comparaison avec une référence (l'unité)
et se fait avec un instrument adapté (règle pour la longueur, balance
pour la masse, chronomètre pour le temps, etc.). Toute mesure comporte
une incertitude, qui traduit la limite de précision liée à l'instrument
ou à l'expérimentateur. Une grandeur mesurée est donc toujours accompagnée
d'une estimation de son incertitude.
Les notations scientifiques
et les préfixes (kilo-, méga-, milli-, micro-, etc.) sont couramment
utilisés pour exprimer des valeurs très grandes ou très petites de façon
plus lisible et standardisée.
Le respect des unités
et la cohérence dimensionnelle sont essentiels en physique : on ne peut
additionner ou comparer que des grandeurs ayant les mêmes dimensions.
Cette rigueur permet d'éviter les erreurs de calcul et d'interprétation.
Les lois physiques.
La notion de loi
de la physique repose sur l'observations de régularités dans la nature
(que l'on appelle les lois de la nature) et fondent leur possibilité sur
le principe de causalité, qui stipule que
tout effet a une cause identifiable et mesurable.
Les lois sont considérées
comme les mêmes partout dans l'univers
(invariance spatiale), Ã tout moment (invariance temporelle), et pour
tous les observateurs inertiels (principe de relativité). De telles invariances
sont en lien avec les principes de
conservation (énergie, quantité
de mouvement, moment cinétique,
charge
électrique) qui expriment la constance de certaines grandeurs physiques
au cours des interactions, et quisont au coeur même de la construction
des théorie physiques.
Les lois de la physique
décrivent le comportement de la matière et de l'énergie dans l'univers.
Beaucoup sont exprimées sous forme d'équations mathématiques et dérivées
d'observations expérimentales et de raisonnements
logiques. L'une des premières grandes lois est celle de l'attraction
universelle formulée par Newton : deux corps
s'attirent avec une force proportionnelle à leurs masses et inversement
proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Cette loi peut
aussi s'exprimer par la formule F = Gm1m2/r2​​.
Toujours en mécanique classique, les trois lois
de Newton décrivent les mouvements des objets : la première loi (principe
d'inertie) indique qu'un objet en mouvement ou au repos le reste si aucune
force ne l'influence; la deuxième établit que la force est égale Ã
la masse multipliée par l'accélération (F = ma); la troisième stipule
que toute action entraîne une réaction égale et opposée.
La mécanique quantique
introduit des lois probabilistes pour décrire
le comportement des particules à l'échelle microscopique. Elle repose
sur le principe d'indétermination
de Heisenberg, selon lequel on ne peut connaître simultanément avec
précision la position et la vitesse d'une particule. Le principe
de superposition stipule qu'une particule peut exister dans plusieurs
états à la fois jusqu'à ce qu'une mesure soit faite. La mécanique quantique
est décrite par l'équation de
Schrödinger, qui prédit l'évolution dans le temps de l'état d'un
système quantique.
Toutes ces lois ne
sont pas seulement des formules abstraites : elles permettent de prédire
et d'expliquer tous les phénomènes physiques, des trajectoires des planètes
à la structure des atomes, des réactions
nucléaires dans le Soleil aux comportements
des matériaux sur Terre. Elles forment le socle
de notre compréhension du monde physique et de l'univers.
Outils et méthodes.
Outils.
Les mathématiques
sont l'outil fondamental de la physique. Elles servent à exprimer les
lois sous forme d'équations et à modéliser les comportements des systèmes
physiques. Elles incluent l'algèbre, le calcul différentiel et intégral,
les équations différentielles, la trigonométrie, les vecteurs, la géométrie
analytique, les séries, les probabilités et la statistique. Les équations
permettent de décrire des relations quantitatives entre les grandeurs
physiques comme la force, l'énergie, la vitesse ou le champ électrique.
La précision, la généralité et la capacité de prédiction inégalées
que les équations mathématiques permettent, la puissance dont les mathématiques
font preuve dans ce domaine particulier interroge et confère à la physique
une place à part parmi les sciences.
Le monde
est-il mathématique?
La réussite spectaculaire
des mathématiques pour décrire et prédire les phénomènes physiques
est indéniable. Les lois de la physique sont, pour la plupart, exprimées
dans le langage mathématique. Des structures mathématiques abstraites,
développées parfois sans aucune application physique en vue, se révèlent
soudainement être le cadre parfait pour décrire de nouvelles découvertes
(comme l'utilisation de la géométrie différentielle pour la relativité
générale ou les espaces
de Hilbert pour la mécanique quantique).
Cette "efficacité déraisonnable des mathématiques dans les sciences
naturelles", comme l'a formulé le physicien Eugene Wigner, est l'une des
grandes énigmes de la science et de la philosophie.
Il existe différentes
manières d'aborder cette question. Une perspective, souvent qualifiée
de platonisme mathématique, suggère que
les structures mathématiques existent d'une manière indépendante de
l'esprit humain, et que le monde physique est intrinsèquement structuré
selon ces principes mathématiques préexistants. Dans cette vision, les
physiciens ne font pas qu'utiliser les mathématiques pour décrire le
monde; ils découvrent la structure mathématique fondamentale de la réalité
elle-même.
Une autre perspective,
plus instrumentaliste ou pragmatique,
considère les mathématiques comme un outil remarquablement puissant créé
par l'esprit humain pour modéliser et comprendre le monde. Dans cette
optique, le fait que les mathématiques soient si efficaces ne signifie
pas nécessairement que la réalité est mathématique dans son essence
la plus profonde, mais plutôt que notre façon de décrire et de comprendre
la réalité passe extraordinairement bien par le langage et les structures
mathématiques. Les mathématiques sont un modèle, une approximation,
bien qu'une approximation incroyablement précise et féconde.
Il est difficile
de trancher définitivement. D'un côté, l'idée que la réalité ultime
soit purement mathématique semble séduisante par son élégance et sa
généralité. Les symétries, les régularités,
l'harmonie que les mathématiques révèlent dans la nature donnent le
vertige. D'un autre côté, le monde que nous expérimentons est riche
en qualités (couleurs, sons, émotions, conscience) qui ne semblent pas
directement réductibles à des équations
mathématiques. Si la physique peut décrire les processus sous-jacents
à ces expériences, l'expérience subjective
elle-même est-elle purement mathématique?
En fin de compte,
que le monde soit mathématique ou qu'il soit simplement extraordinairement
bien décrit par les mathématiques, le lien entre les deux disciplines
est l'un des aspects les plus profonds et les plus fructueux de la quête
humaine pour comprendre l'univers. Les lois de la physique, formulées
mathématiquement, sont notre meilleur moyen de saisir les motifs sous-jacents
à la vaste complexité du cosmos, offrant à la fois une description précise
de ce que nous observons et une fenêtre sur ce qui pourrait être au-delÃ
de notre portée immédiate. La question de savoir si les mathématiques
sont la langue de la nature ou la structure de la nature reste l'une des
plus belles et des plus ouvertes questions philosophiques inspirées par
la physique. |
Les instruments de
mesure sont des outils indispensables pour obtenir des données expérimentales.
Ils comprennent les balances, les chronomètres, les thermomètres, les
voltmètres, les oscilloscopes, les interféromètres, les spectromètres
et les capteurs divers. Ces appareils permettent de mesurer des grandeurs
telles que la masse, le temps, la température, la tension ou la fréquence.
La précision de ces instruments est essentielle.
Les outils informatiques
jouent un rôle majeur dans la physique moderne. Ils permettent de résoudre
numériquement des équations complexes, de simuler des phénomènes physiques
(comme la turbulence, les interactions atomiques
ou les collisions de particules) et d'analyser de grandes quantités de
données. Les physiciens utilisent des langages de programmation comme
Python ou C++ , ainsi que des logiciels spécialisés en calcul scientifique
ou en visualisation de données (comme COMSOL, MATLAB, ANSYS). Les simulations
numériques complètent les expériences en laboratoire et permettent d'étudier
des situations inaccessibles par les méthodes classiques.
Les concepts et modèles
théoriques sont également des outils essentiels. Ils comprennent les
lois fondamentales, les principes de conservation, les symétries, les
référentiels, les champs et les interactions. Ces outils abstraits permettent
d'unifier les phénomènes sous des cadres théoriques cohérents comme
la mécanique classique, la relativité, la mécanique quantique ou la
physique statistique. Les diagrammes et représentations graphiques, tels
que les courbes, les champs vectoriels, les diagrammes de phase ou de Feynman,
facilitent l'interprétation visuelle des résultats et la compréhension
des phénomènes.
Méthodes.
La physique repose
fondamentalement sur la méthode scientifique,
qui est un processus itératif impliquant :
• L'observation.
- Recueillir des données sur les phénomènes naturels (à l'aide de télescopes,
microscopes, détecteurs, capteurs, etc.).
• La formulation
d'une hypothèse. - Proposer une explication ou un principe possible
pour les observations.
• La prédiction.
- Utiliser l'hypothèse ou la théorie pour prédire le résultat de nouvelles
observations ou expériences.
• L'expérimentation.
- Concevoir et réaliser des expériences contrôlées pour tester les
prédictions.
• Analyse des
résultats. - Comparer les résultats expérimentaux aux prédictions.
• La conclusion
et la révision. - Si les résultats confirment la prédiction, la
théorie est renforcée. S'ils la contredisent, la théorie doit être
modifiée ou rejetée, et de nouvelles hypothèses peuvent être formulées.
Les
principales branches de la physique
La physique classique.
Mécanique
classique.
La mécanique
classique étudie le mouvement des corps matériels et les causes de
ce mouvement. Elle se divise traditionnellement en trois domaines
principaux.
• La
cinématique
décrit le mouvement sans se soucier de ses causes (forces ou couples).
Elle analyse les grandeurs telles que la position, la vitesse, l'accélération,
et leur évolution dans le temps, en distinguant le mouvement de translation
(déplacement linéaire) et de rotation autour d'un ou plusieurs axes.
Ses outils mathématiques sont les équations du mouvement, les vecteurs,
et des systèmes de coordonnées (cartésiennes, polaires, etc.), et, dans
sa forme élémentaire, traite des concepts tels que le mouvement rectiligne
uniforme, le mouvement rectiligne uniformément accéléré, ou encore
le mouvement circulaire uniforme.
La
cinématique classique repose sur les principes de la relativité du
mouvement établis par Galilée. Ceux-ci sont pertinents seulement lorsque
sont impliquées des vitesses très petites par rapport à celle de la
lumière et sont valables pour la plupart des applications de la vie quotidienne
(nous sommes des êtres lents). Pour les grandes vitesses, il convient
de se tourner vers la théorie de la relativité restreinte d'Einstein;
on entre alors dans le domaine de la mécanique relativiste.
• La dynamique,
quant à elle, s'intéresse aux forces et aux couples qui agissent
sur un corps et modifient son état de mouvement ou de repos. Elle repose
sur les lois de Newton (principe d'inertie, équilibre
force-accélération, action-réaction), et étudie des concepts comme
la masse, l'inertie, l'énergie (cinétique et potentielle), le travail,
la puissance, l'impulsion, et les quantités de mouvement. Elle permet
d'analyser des phénomènes tels que la trajectoire des projectiles, la
traction de véhicules, ou les systèmes oscillants. La dynamique s'applique
aussi au mouvement rotationnel (en introduisant le moment
d'inertie, le couple et le mouvement angulaire).
La
gravitation, décrite par la loi de l'attraction universelle de Newton,
est une force attractive entre deux masses proportionnelle au produit de
leurs masses et inversement proportionnelle au carré de la distance qui
les sépare. Elle constitue la base pour analyser des systèmes allant
d'une simple chute d'objet au mouvement complexe des corps célestes. Cependant,
ici encore, le domaine d'application des concepts classiques est limité.
La loi d'attraction de Newton ne vaut que pour les champs de gravitation
faibles. Pour l'étude champs très intenses, on doit recourir à la relativité
générale, qui est la théorie de la gravitation d'Einstein.
• La statique
est une branche de la dynamique qui étudie les corps au repos (ou en mouvement
rectiligne uniforme) ou en équilibre sous l'action de forces ou de couples
qui se contrebalancent. Elle s'intéresse aux différents types d'équilibre
(stable, instable, neutre) et aux systèmes de contraintes (frottement,
poulies, leviers). La statique intervient dans l'analyse de structures
(ponts, bâtiments), de machines, ou de systèmes d'équilibre statique,
en utilisant des outils comme les diagrammes de corps libre pour déterminer
les forces inconnues. Les concepts clés comprennent les forces de contact
(normale, frottement), les forces de liaison, et les équations d'équilibre
pour des systèmes en 2D ou 3D.
Ces domaines sont interdépendants
et ont des applications variées, des sciences de l'ingénieur à l'astronautique,
en passant par la robotique.
Acoustique.
L'acoustique
est la branche de la physique (et plus spécialement de la mécanique)
qui étudie le son. Elle s'intéresse à la production, la propagation,
la réception et les effets des ondes sonores. Ces
ondes sont des vibrations mécaniques qui peuvent se propager dans différents
milieux (gaz, liquides, solides). L'acoustique a de nombreuses applications,
allant de la musique et de l'acoustique architecturale au contrôle du
bruit, en passant par l'échographie médicale et industrielle, et l'étude
du son sous-marin.
Mécanique
des fluides.
La mécanique
des fluides est la branche de la physique qui se consacre à l'étude
du comportement des fluides, c'est-Ã -dire des liquides, des gaz et des
plasmas. Elle analyse leurs propriétés statiques (quand ils sont au repos)
et dynamiques (quand ils sont en mouvement). Elle s'intéresse aux concepts
de pression, viscosité, écoulements (laminaires,
turbulents), flottabilité, etc. Ses applications couvrent l'aéronautique,
l'hydrodynamique, la météorologie, l'océanographie, la circulation sanguine
et de nombreux processus industriels.
Thermodynamique.
La thermodynamique
s'occupe de la chaleur, du travail, de la température et de l'énergie,
ainsi que de la relation entre ces grandeurs et les propriétés macroscopiques
de la matière. La thermodynamique classique se concentre sur les états
d'équilibre des systèmes et les transitions entre ces états, sans nécessairement
se préoccuper de la nature microscopique des particules. Ses fondements
reposent sur les lois de la thermodynamique :
• La
loi zéro définit la notion de température et d'équilibre thermique;
• La première
loi est une expression du principe de conservation de l'énergie, reliant
l'énergie interne d'un système à la chaleur qu'il reçoit et au travail
qu'il fournit;
• La deuxième
loi introduit le concept d'entropie, un indicateur du désordre ou
de la dissipation d'énergie, et établit l'irréversibilité des processus
naturels et les limites de l'efficacité des moteurs thermiques;
• La troisième
loi concerne le comportement des systèmes à l'approche du zéro absolu.
La thermodynamique est
essentielle pour comprendre les moteurs thermiques, les réfrigérateurs,
les changements de phase de la matière (fusion, ébullition), les réactions
chimiques (thermochimie) et de nombreux phénomènes liés au transfert
d'énergie thermique.
L'électromagnétisme
classique.
L'électromagnétisme
classique constitue une branche unifiée étudiant les phénomènes électriques
et magnétiques. L'électricité et le magnétisme
sont deux aspects fondamentaux des phénomènes physiques liés aux charges
électriques. Initialement considérées comme distinctes, l'électricité
et le magnétisme ont été unifiés par des scientifiques comme Faraday
et formalisés par les équations de Maxwell.
Celles-ci montrent que des champs électriques
variables dans le temps peuvent produire des champs
magnétiques, et réciproquement. Ce lien profond donne naissance Ã
des ondes électromagnétiques, comme la lumière, qui résultent de la
propagation conjointe de champs électriques et magnétiques dans l'espace.
L'électromagnétisme classique distingue comme domaines d'étude : l'électrostatique,
l'électrodynamique et l'étude du magnétisme.
• L'électrostatique
traite des charges électriques au
repos et des champs électriques qu'elles produisent, ainsi que du potentiel
électrique. La magnétostatique s'intéresse aux champs magnétiques constants,
typiquement créés par des courants électriques stationnaires.
• L'électrodynamique
aborde les phénomènes impliquant des charges en mouvement et des champs
variant dans le temps, notamment l'induction électromagnétique (production
de courants par des champs magnétiques variables, base des générateurs
et transformateurs) décrite par la loi de Faraday. Les équations de Maxwell
synthétisent toutes ces lois et prédisent l'existence d'ondes électromagnétiques
se propageant à la vitesse de la lumière, révélant ainsi que la lumière
elle-même est une forme de rayonnement électromagnétique. Cette branche
est fondamentale pour toute la technologie électrique et électronique,
des circuits aux télécommunications.
• L'étude du
magnétisme s'intéresse aux champs magnétiques produits par des aimants
ou par des charges en mouvement, c'est-à -dire par des courants électriques,
et qui se manifeste par des forces attractives ou répulsives entre objets
magnétiques et influe également sur les particules chargées en mouvement.
Le magnétisme concerne de nombreux objets d'étude, allant des phénomènes
naturels (magnétisme terrestre et stellaire, aurores polaires, aux applications
technologiques comme les aimants permanents (ex. : néodyme, ferrite),
les matériaux magnétiques doux (utilisés dans les transformateurs),
les nanomatériaux, les technologies d'imagerie médicale (IRM),
celles des disques durs, des systèmes de freinage, etc.
L'optique.
L'optique
est l'étude de la lumière et de ses propriétés (réflexion,
réfraction,
diffraction, interférence), ainsi que des instruments optiques. Elle peut
être considérée séparément ou comme une partie de l'électromagnétisme
puisque la lumière est une onde électromagnétique. Elle se divise classiquement
en optique géométrique et optique physique.
• L'optique
géométrique, une approximation, considère la lumière comme des
rayons se propageant en ligne droite et s'intéresse aux phénomènes comme
la réflexion et la réfraction, et permet de comprendre le fonctionnement
des miroirs, des lentilles
et des instruments optiques (télescopes, microscopes).
• L'optique
physique (optique ondulatoire) traite la lumière comme une onde pour
expliquer des phénomènes comme les interférences (combinaison de deux
ondes lumineuses), la diffraction (courbure de la lumière autour des obstacles)
et la polarisation.
L'optique est essentielle
pour la conception d'instruments optiques, la compréhension de la vision,
la technologie des lasers et les communications
par fibre optique.
La physique moderne.
Physique
quantique.
La quantique
est la base de nombreuses autres branches de la physique moderne et a conduit
à des technologies comme les lasers, les transistors et l'imagerie médicale.
La physique atomique et la physique moléculaire, deux domaines essentiels
pour la chimie physique et la science des matériaux, découlent directement
de la mécanique quantique :
• La
physique atomique se concentre sur la structure électronique des atomes,
leurs niveaux d'énergie, les transitions entre ces niveaux (expliquant
les spectres d'émission et d'absorption de la
lumière) et les interactions atome-lumière.
• La physique
moléculaire étend cette étude aux molécules
et aux interactions entre celles-ci. Elle s'intéresse aux états de rotation,
vibration et translation des molécules, ainsi qu'aux spectres qu'elles
produisent. Cette discipline est impliquée dans la compréhension des
réactions chimiques, de la dynamique moléculaire et des processus fondamentaux
en physique et chimie, notamment dans les domaines de la spectroscopie,
de la thermodynamique et de la physique quantique.
La physique quantique
de l'information et le calcul quantique sont des domaines plus récents
et en pleine expansion :
• La
physique quatique de l'information et le calcul quantique étudient
l'utilisation des principes de la mécanique quantique, comme la superposition
et l'intrication, pour le traitement de l'information. Ils visent à développer
de nouveaux types d'ordinateurs (ordinateurs quantiques) potentiellement
capables de résoudre des problèmes actuellement impossibles, ainsi que
de nouvelles méthodes de communication (cryptographie quantique) et de
mesure (métrologie quantique).
Physique
nucléaire.
La physique
nucléaire étudie le noyau atomique,
composé de protons et de neutrons, et les forces qui les lient (l'interaction
forte). Elle aborde la radioactivité,
la structure des noyaux, les réactions nucléaires comme la fission (utilisée
dans les centrales électriques) et la fusion (source d'énergie des étoiles
et objectif de la recherche en énergie propre). Elle a des applications
importantes en médecine (imagerie, radiothérapie) et en géologie (datation).
Elle est également au coeur du développement des armes nucléaires.
Physique
des particules (ou physique des hautes énergies).
Allant plus loin
dans l'étude de la structure de la matière, la physique
des particules, également appelée physique des hautes énergies,
vise à identifier les constituants fondamentaux de l'univers et les interactions
fondamentales entre eux (force forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle).
Le Modèle standard des particules, fermement adossé à la mécanique
quantique relativiste (théorie
quantique des champs), décrit les quarks, les leptons (comme les électrons
et les neutrinos) et les bosons médiateurs des forces (photon, gluons,
bosons W et Z), ainsi que le boson de Higgs,
responsable de la masse des particules. Les expériences dans les grands
accélérateurs de particules, comme le LHC au CERN, sondent ces particules
et leurs interactions. Cependant, le Modèle standard ne résout pas tous
les mystères (masse des neutrinos, matière
sombre, énergie sombre, possibilité
d'une théorie de la gravitation quantique) et la recherche de nouvelle
physique, celle de la Grande unification, au-delà du Modèle standard
est un domaine très actif.
L'unification
de la physique
L'unification de
la physique fait référence à l'effort visant à combiner différentes
théories physiques en un seul cadre théorique cohérent rendant compte
de tous les phénomènes naturels sous-jacents à travers des principes
cohérents et universels. Ce processus, qui vise à unifier les forces
fondamentales de la nature et à éliminer les incompatibilités entre
les théories existantes, a suivi un chemin depuis plusieurs siècles (avec
une accélération extraordinaire au XXe
s.) et n'est toujours pas achevé. Aujourd'hui la physique n'est pas unifiée.
Parmi les grandes
étapes de l'unification de la physique, on note l'unification de l'électricité
et du magnétisme par Maxwell, celle de l'électroagnétisme et de la mécanique
newtonienne par Einstein, puis celles de la relativité et de la mécanique
quantique initiée par Dirac (électrodynamique quantique),de l'electrodynamique
quantique et de la théorie de l'interaction faible dans le cadre de la
théorie électrofaible, et enfin la réunion la réunion de la théorie
électro faible et de la théorie de la force forte (chromodynamlique quantique)
au sein du Modèle standard des particules.
A ce jour, seule
la relativité générale (théorie de la gravitation) reste rétive
à tout rapprochement avec la physique quantique et au cadre général
qui en est issu. La physique quantique et la relativité générale ne
peuvent pas, en particulier, être appliquées simultanément dans certaines
situations extrêmes, comme dans les singularités des trous noirs ou lors
de l'instant initial de l'expansion de l'univers (le big bang). Une théorie
unifiée pourrait résoudre ces contradictions et fournir des descriptions
cohérentes pour ces régimes. C'est dans ce contexte que se situent les
théories actuelles comme les théories syupersymétriques, les théories
de la gravitation quantique ou encore les théories des supercordes. L'objectif
ultime étant de constituer ce que les physiciens ont appelé (avec un
certain sens commercial) la Théorie du Tout (Theory of Everything,
ToE), une théorie qui unifierait toutes les forces fondamentales de
la nature en un seul cadre théorique cohérent.
Une théorie unifiée
pourrait prédire des phénomènes inconnus jusqu'à présent, comme des
particules nouvelles ou des effets gravitationnels quantiques. Ces prédictions
auraient alors à être vérifiées expérimentalement, fournissant
ainsi des preuves tangibles de la validité de la théorie unifiée, en
attendant peut-être l'étape suivante. Au-delà des aspects strictement
scientifiques, l'unification de la physique soulève des questions philosophiques
et métaphysiques importantes. Par exemple, elle invite à réfléchir
sur la nature de la réalité, sur la possibilité d'un ordre universel
sous-jacent à tous les phénomènes observables, et sur la manière dont
les lois de la nature sont codées dans l'univers. |
Astrophysique
et cosmologie.
L'astrophysique
et la cosmologie sont également deux branches de l'astronomie.
Elles appliquent les lois de la physique à l'étude des corps célestes
et de l'univers dans son ensemble.
• L'astrophysique
étudie la formation, la structure et l'évolution des étoiles, des planètes
(parmi lesquelles sont les exoplanètes), des galaxies, des amas de galaxies
et d'autres objets célestes, des milieux interstellaire et intergalactique,
ainsi que les phénomènes énergétiques comme les supernovae, les pulsars
et les quasars.
• La cosmologie
se penche sur l'origine, l'évolution et la structure à grande échelle
de l'univers, s'appuyant fortement sur la relativité générale et la
physique des particules pour étudier l'expansion de l'univers, la formation
des particules élémentaires dans les première minutes de l'expansion
cosmique, le fond
diffus cosmologique (émis trois cent
mille ans plus tard...), la nature de la matière sombre et de l'énergie
sombre. Son modèle standard est la théorie du big bang.
Physique
de la matière condensée.
La physique
de la matière condensée étudie les systèmes comportant un grand
nombre de particules, là où les interactions entre atomes et électrons
donnent lieu à des propriétés collectives. Elle s'intéresse à des
états de la matière comme les solides cristallins, les liquides, les
supraconducteurs, les aimants ou encore les isolants topologiques. Ce domaine
vise à comprendre comment les lois microscopiques de la mécanique quantique
et de la physique statistique produisent des phénomènes macroscopiques
observables tels que la conduction électrique, le magnétisme, la supraconductivité,
la transition de phase ou les propriétés optiques des matériaux. La
recherche couvre aussi bien les matériaux naturels que les systèmes artificiels,
incluant les nanostructures et les matériaux quantiques. Cette discipline
est ainsi au carrefour de la théorie fondamentale et des applications
technologiques, car elle fournit les bases de nombreux développements
en électronique, en énergie et en science des matériaux.
Physique
statistique.
La physique statistique
utilise les probabilités et les statistiques pour décrire le comportement
macroscopique de systèmes composés d'un très grand nombre de constituants
microscopiques. Elle fait le pont entre le monde microscopique (décrit
par la mécanique quantique ou classique) et le monde macroscopique observable
(thermodynamique classique). Les aspects modernes incluent l'étude des
transitions de phase (passage d'un état à un autre, comme la fusion de
la glace), les phénomènes critiques, les systèmes hors d'équilibre
et les systèmes complexes.
Physique
des plasmas.
La physique des
plasmas
étudie l'état de la matière où les gaz sont ionisés, formant un mélange
de particules chargées. C'est l'état de la matière le plus abondant
dans l'univers (étoiles, milieu interstellaire) . L'étude des plasmas
est indispensable pour la recherche sur la fusion contrôlée et la physique
spatiale (vents solaires, magnétosphère
terrestre). La magnétohydrodynamique est la branche de la physique des
plasmas qui étudie les fluides électriquement chargés sous l'effet d'un
champ magnétique.
Photonique.
La photonique
est la science et la technologie de la génération, du contrôle et de
la détection des photons, notamment dans le domaine de la lumière visible
et des ondes électromagnétiques proches. Elle comprend des applications
comme les lasers, la fibre optique, les capteurs optiques ou encore l'imagerie
médicale, et repose sur les principes de l'optique, de l'électromagnétisme
et de la physique quantique pour manipuler la lumière à des échelles
allant du macroscopique au nanométrique.
Chimie.
Ordinairement considérée
(pour des raisons historiques et pratiques) comme une science distincte,
la chimie
peut aussi être vue comme un branche de la physique. C'est la science
qui analyse la composition, la structure, les propriétés et les transformations
de la matière. Elle examine comment les atomes et les molécules interagissent
pour former de nouvelles substances. La chimie est elle-même subdivisée
en plusieurs branches comme la chimie organique (basée sur les composés
du carbone), la chimie inorganique, la chimie physique, la chimie analytique
et la chimie théorique. Elle joue un rôle central dans des domaines aussi
variés que la médecine, l'environnement, les matériaux et l'énergie.
Domaines
Interdisciplinaires.
On peut encore mentionner
d'autres domaines, souvent à l'interface de la physique et d'autres sciences
:
• La
biophysique
applique les concepts et techniques de la physique à l'étude des systèmes
biologiques à tous les niveaux, des molécules aux organismes entiers.
Elle s'intéresse par exemple à la structure et à la dynamique des protéines
et de l'ADN, aux moteurs moléculaires, à la mécanique des cellules et
des tissus, Ã la circulation sanguine, aux signaux neuronaux, etc..
• La physique
médicale applique les principes et les méthodes de la physique Ã
la médecine, en particulier pour le diagnostic et le traitement des maladies.
Elle est essentielle au fonctionnement des technologies médicales comme
l'imagerie médicale (rayons X, scanner, IRM, échographie, médecine nucléaire),
la radiothérapie pour le traitement du cancer, et la dosimétrie. Les
physiciens médicaux travaillent à optimiser l'utilisation de ces outils,
à assurer la sécurité des patients et du personnel face aux rayonnements,
et à développer de nouvelles techniques.
• La géophysique
est l'application des principes et des méthodes de la physique à l'étude
de la Terre. Elle utilise diverses techniques (sismique, gravimétrie,
magnétisme, électricité, thermique, radioactivité) pour sonder et comprendre
la structure, la composition et les processus dynamiques de notre planète,
depuis le noyau jusqu'à l'atmosphère et aux océans. Elle s'intéresse
notamment aux tremblements de terre, au volcanisme, Ã la tectonique
des plaques, au champ magnétique
terrestre, et à la distribution des ressources naturelles. Ses domaines
d'application incluent la prospection des ressources, la surveillance environnementale
et l'étude des risques naturels.
L'importance et les
applications de la physique
L'importance de la
physique.
L'objet même de
la physique , science fondamentale qui se consacre à l'étude des propriétés
de la matière et de l'énergie, ainsi qu'aux lois régissant les interactions
entre elles dans l'espace et le temps, qui explore les constituants les
plus élémentaires de l'univers et cherche à comprendre les forces fondamentales
qui les animent, depuis l'échelle subatomique jusqu'à l'échelle cosmologique,
dit déjà son importance. La physique est capitale non seulement en tant
que quête intellectuelle pour percer les mystères de l'universe dans
lequel nous sommes, mais aussi en tant que socle sur lequel reposent la
quasi-totalité des autres sciences de la nature et une part immense des
technologies qui façonnent notre monde moderne. Au-delà de son rôle
de fondation, la physique a également joué un rôle primordial dans le
développement de la méthode scientifique elle-même – un processus
rigoureux d'observation, d'hypothèse, d'expérimentation et de théorisation
– qui est aujourd'hui la norme pour toute investigation scientifique.De
plus, l'approche rigoureuse de la physique, basée sur la résolution de
problèmes, la modélisation et la validation expérimentale, développe
des compétences analytiques précieuses applicables à de nombreux domaines.
En tant que science
fondamentale, la physique est le pilier des sciences naturelles. La chimie,
par exemple, s'explique par les interactions entre atomes et molécules,
qui sont régies par les principes de la mécanique quantique et de l'électromagnétisme.
De même, la biologie, bien qu'étudiant des systèmes complexes et émergents,
s'appuie sur les principes physico-chimiques qui gouvernent les processus
cellulaires et organiques. La géologie utilise la mécanique, la thermodynamique
et la physique des matériaux pour comprendre la structure et l'évolution
de la Terre. L'astronomie, quant à elle, est devenue indissociable de
la physique, appliquant les lois de la gravitation, de la physique nucléaire
et de l'électromagnétisme pour étudier les étoiles, les galaxies et
l'univers dans son ensemble.
La physique
pour modèle
À partir du XVIIe
siècle, avec Newton, la physique s'est imposée comme la science paradigmatique,
fondée sur l'observation, l'expérimentation et la modélisation rigoureuse.
Ce succès a inspiré d'autres disciplines à adopter ses méthodes. Cette
place centrale de la physique s'explique par son ambition de formuler des
lois universelles, mathématiquement exprimées, capables de prédire les
phénomènes avec une grande précision.
Dans les sciences
de la nature, la biologie, la chimie ou la géologie ont cherché à se
constituer en sciences exactes en imitant la physique. Par exemple, la
biologie moléculaire, au XXe siècle,
a été fortement influencée par la physique quantique et la thermodynamique,
ce qui a permis une meilleure compréhension des mécanismes du vivant
à l'échelle microscopique. La chimie physique, elle aussi, a été fondée
sur les principes et les outils de la physique, comme les équations d'état
ou la spectroscopie. Ce modèle a permis de produire des théories prédictives
et quantifiables, renforçant le statut scientifique de ces disciplines.
Dans les sciences
humaines et sociales, l'influence de la physique a été plus complexe.
Au XIXe siècle, Auguste
Comte, avec sa vision positiviste, considérait que les sciences sociales
devaient suivre l'évolution des sciences naturelles, en culminant par
une sociologie construite sur le modèle de la physique sociale. Émile
Durkheim, dans une volonté de scientificité, cherchait à établir des
lois sociales objectives, comparables aux lois physiques. Des modèles
inspirés de la mécanique ont aussi vu le jour en économie, avec
le concept de : l'« homo oeconomicus » qui agit rationnellement comme
une particule suivant les lois de l'utilité. Le formalisme mathématique,
la modélisation et les statistiques empruntées à la physique ont marqué
durablement ces disciplines.
Si le recours Ã
des méthodes quantitatives a montré sa pertinence et son utilité dans
de nombreuses sciences sociales, l'usage des mathématiques dans ces sciences
n'a pas le statut central qu'il a dans la physique. Il s'en faut de beaucoup.Les
sciences humaines traitent de phénomènes plus complexes, ancrés dans
des contextes historiques, culturels et symboliques, difficiles à réduire
à des lois universelles, alors que la physique repose sur des systèmes
fermés et des conditions idéales rarement rencontrées dans les phénomènes
humains. Ainsi, l'emploi massif de l'outil mathématique, l'imitation trop
exclusive du modèle physique a été jugée réductrice, voire inadéquate.
Des approches plus qualitatives, interprétatives ou constructivistes sont
indispensables en réponse à ce scientisme. |
Les applications
de la physique.
L'importance de
la physique se traduit concrètement par ses applications omniprésentes
dans notre vie quotidienne et dans le progrès technologique. Les principes
physiques sont à l'origine de la plupart des inventions et innovations
qui ont marqué l'histoire de l'humanité.
Dans le domaine de
l'énergie, c'est la physique qui a permis de comprendre et de maîtriser
les phénomènes menant à la production et à la distribution de l'électricité,
essentielle à nos sociétés modernes. Qu'il s'agisse des centrales thermiques
(thermodynamique), hydrauliques (mécanique des fluides), nucléaires (physique
nucléaire) ou des énergies renouvelables comme le solaire (physique du
solide, mécanique quantique) et l'éolien (mécanique, aérodynamique),
toutes reposent sur des principes physiques.
L'électronique et
l'informatique, piliers de l'ère numérique, sont des applications directes
de la physique. La compréhension du comportement des électrons et des
matériaux semi-conducteurs, issue de la mécanique quantique et de la
physique de l'état solide, a mené à l'invention du transistor, composant
de base de tous les appareils électroniques. Les lasers,
utilisés dans d'innombrables applications allant des lecteurs de codes-barres
à la chirurgie de précision et aux télécommunications, sont des produits
de l'optique quantique.
Les communications
modernes dépendent également étroitement de la physique. La radio, la
télévision, les téléphones portables et l'internet sont basés sur
la propagation des ondes électromagnétiques. Les réseaux de communication
à haut débit reposent sur la fibre optique, exploitant les principes
de l'optique pour transmettre des informations à la vitesse de la lumière.
En médecine, la
physique est un outil indispensable. Les techniques d'imagerie médicale
non invasives qui ont révolutionné le diagnostic sont directement issues
de la physique : les rayons X, les scanners CT (tomographie assistée par
ordinateur) basés sur les rayons X, l'IRM (imagerie par résonance magnétique)
utilisant les principes du magnétisme et de la résonance nucléaire,
et les scanners TEP (tomographie par émission de positons) relevant de
la physique nucléaire. La radiothérapie pour le traitement du cancer
utilise des rayonnements ionisants, domaine de la physique nucléaire.
L'échographie repose sur la physique acoustique. De nombreux dispositifs
médicaux, des pacemakers aux prothèses, intègrent des connaissances
en physique électrique et mécanique.
Les transports bénéficient
largement des applications de la physique. L'aérodynamisme guide la conception
des avions et des voitures de course. La mécanique est fondamentale pour
la conception des moteurs, des structures et des systèmes de propulsion
de tous types de véhicules. Les systèmes de navigation par satellite
comme le GPS (Global Positioning System) ne pourraient fonctionner avec
précision, on l'a dit, sans prendre en compte les effets de la relativité
restreinte et générale d'Einstein.
La science des matériaux,
cruciale pour le développement de nouvelles substances aux propriétés
spécifiques (superconducteurs, matériaux composites, nanomatériaux),
repose sur la compréhension physique du comportement de la matière Ã
l'échelle atomique et microscopique.
L'exploration
spatiale est un domaine où la physique est au premier plan, depuis
le calcul des trajectoires orbitales basé sur la mécanique céleste et
la gravitation, jusqu'à la conception des télescopes (optique) et des
systèmes de propulsion.
Même dans les objets
les plus courants, les principes physiques sont à l'oeuvre : le fonctionnement
d'un réfrigérateur (thermodynamique), d'une ampoule (électricité, physique
du solide ou optique), d'un haut-parleur (électromagnétisme et acoustique),
d'un simple levier ou d'une poulie (mécanique).
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Michio
Kaku, La physique de l'impossible, Seuil , 2011.. -
" Sera-t-il possible un jour de traverser les murs? de voyager plus vite
que la lumière? de lire dans les esprits des autres ? de devenir invisible
? de transporter des objets par la seule force de notre volonté? Depuis
mon enfance, j'ai été fasciné par ces questions. En grandissant, comme
tant d'autres physiciens, j'ai été captivé par les idées de voyages
dans le temps, de rayons de la mort, de champs de force, d'univers parallèles.
La magie, le fantastique, la science-fiction offraient un gigantesque terrain
de jeu à mon imagination. Ainsi commença mon histoire d'amour avec l'impossible.
[...] Dans la brève durée de ma vie, j'ai vu bien des fois l'apparemment
impossible devenir un fait scientifique établi. Est-il donc impossible
de penser qu'un jour nous pourrons nous téléporter d'un lieu à un autre?
De tels prodiges seraient considérés comme impossibles par la plupart
des physiciens aujourd'hui. Mais dans quelques siècles? Ou quelques dizaines
de millénaires, quand notre technologie aura progressé? Ou dans un million
d'années? Pour le dire autrement, si nous rencontrions une civilisation
un million d'années plus avancée que la nôtre, leur technologie ne nous
semblerait-elle pas pure magie ? "
Berkes,Entre
atome et astrophysique, une physique nouvelle, Vuibert, 2004.
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